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Agression à Strasbourg: Marlène Schiappa appelle à arrêter le harcèlement contre la plaignante

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La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, invitée de BFMTV, a rappelé qu'une enquête était actuellement en cours avant de déplorer que la jeune femme soit "littéralement lynchée sur les réseaux sociaux".

Plus de deux semaines après les faits supposés, les enquêteurs restent circonspects. Le 22 septembre dernier, une jeune femme prénommée Élisabeth, l'œil droit tuméfié, a affirmé avoir été insultée et frappée au visage quatre jours auparavant, en début d'après-midi, par trois jeunes hommes lui reprochant de porter une jupe.

Problème: l'enquête "piétine". La faute à certaines déclarations jugées évasives de la part de la jeune femme, et à des images de vidéosurveillance ne montrant aucune agression.

"Une enquête est en cours"

Invitée ce vendredi sur notre antenne, Marlène Schiappa rappelle qu'une enquête est en cours et que quoiqu'il en ressorte, la jeune femme n'avait pas à être "littéralement lynchée sur les réseaux sociaux" et "menacée de mort" comme elle l'est actuellement.

"Il y a des moments où les policiers n'ont pas les éléments qui permettent de dire que les événements ont eu lieu", affirme la ministre déléguée à la Citoyenneté, "et pas plus d'éléments qui permettent de dire de façon certaine 'non cette agression n'a pas eu lieu'", poursuit-elle.

"Montrer que l’État est présent"

Dans ce contexte, le déplacement de la ministre à Strasbourg peu après la publication de la vidéo par la jeune femme peut être perçu comme précipité.

"J'y suis allée pour montrer que l'État est présent contre le harcèlement de rue", réfute l'intéressée. "J'appelle à ce qu’on arrête de lyncher cette jeune fille, qu'elle soit d'extrême droite ou pas, rien ne justifie qu'on la lynche sur les réseaux sociaux pour avoir déposé plainte."

"Je n'ai pas besoin d'une autorisation pour me déplacer sur le territoire", lance par ailleurs la ministre, répondant ainsi aux informations du Monde, affirmant que Josiane Chevalier, préfète du Bas-Rhin, lui aurait demandé d'annuler son déplacement.

Toujours d'après nos confrères, la victime présumée serait membre d'un groupe Facebook nommé Stras Défense, un collectif qui se présente comme apolitique et luttant contre le harcèlement de rue, qui fustige également l'inaction du gouvernement sur ce thème.

"Si je n'étais pas allée à Strasbourg, la milice en question aurait eu toute latitude pour dire 'regardez, l'État nous abandonne, la police ne fait pas son travail, une jeune femme est frappée, elle a des yeux au beurre noir, des stigmates, et l'État ne fait rien'" justifie Marlène Schiappa.

Des zones d'ombre

Selon nos informations, les enquêteurs ont épluché plus de 40 heures de vidéos captées par 26 caméras de surveillance, sans trouver trace de l'agression. Les Dernières Nouvelles d'Alsace affirment pour leur part que ni l'étudiante, ni ses supposés agresseurs tels qu'elle les a décrits, n'apparaissent sur les enregistrements.

Autre zone d'ombre, selon les DNA: le téléphone mobile de la jeune femme aurait borné près de son domicile au moment de l'agression, ce qui indique que l'appareil était chez elle. Or, elle a indiqué aux enquêteurs qu'elle était en train de le consulter lorsqu'elle a été agressée, note le journal.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV