Accusé de harcèlement, un député LaREM se met en retrait de la délégation aux droits des femmes

Le député LaRem Pierre Cabare le 22 juin 2017 à l'Assemblée nationale - Geoffroy Van Der Hasselt - AFP
Le député LaREM Pierre Cabaré s'est mis en retrait de son poste de vice-président de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale, le temps de l'enquête sur des accusations de harcèlement le visant, ont indiqué vendredi des sources parlementaires.
Selon France 3 Occitanie, l'élu de Haute-Garonne fait l'objet d'une enquête préliminaire pour harcèlement moral et sexuel sur des collaborateurs parlementaires. Une ancienne collaboratrice, qui est également sa suppléante, a déposé plainte contre lui pour agression sexuelle. L'inspection du travail a en outre saisi le parquet, rapporte le média.
Pierre Cabaré s'est mis en retrait de son poste de vice-président de la délégation aux droits des femmes, tout en restant membre de la délégation, a-t-on appris auprès de celle-ci et du groupe LaREM de l'Assemblée. Il a également annoncé avoir déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse et fausse attestation".
Les dirigeants du parti alertés
Le député a enregistré au total cinq départs de collaborateurs de son cabinet, dont deux licenciements pour fautes graves. Mediapart et La Dépêche du Midi ont révélé jeudi que ces cinq personnes avaient envoyé un courrier d'alerte en mai au président du groupe majoritaire Gilles Le Gendre, au président de l'Assemblée Richard Ferrand, ainsi qu'au délégué général de LaREM, Stanislas Guérini.
Ils y évoquaient des "agissements inacceptables et répétés" du député depuis le début de son mandat, et faisaient état des procédures en cours, en demandant "la plus stricte confidentialité". Ils n'ont pas eu de réponse à leur courrier.
Une "réunion d'urgence" contre le harcèlement demandée
Mais dès lors que des procédures étaient lancées, il n'y avait pas lieu d'intervenir, justifie-t-on dans les entourages de Gilles Le Gendre et Richard Ferrand notamment.
En outre, sur les questions de harcèlement, un travail était en cours à l'Assemblée, qui doit déboucher en octobre sur la mise en place d'une "cellule" de prévention et d'accompagnement.
L'intersyndicale des collaborateurs parlementaires à l'Assemblée a demandé cette semaine une "réunion d'urgence" contre le harcèlement, après les révélations concernant Pierre Cabaré, et un rendez-vous a été fixé la semaine prochaine avec Richard Ferrand.