1er-Mai: au Rassemblement national, des commémorations inédites sans les Le Pen

C'est la fin d'une tradition, vieille de plusieurs décennies. Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national, a déposé ce dimanche 1er-mai la traditionnelle gerbe de fleurs, au pied de la statue de Jeann d'Arc à Paris. C'est la première fois que cette manifestation, traditionnelle le 1er mai pour le Rassemblement national - anciennement Front national - n'est pas présidée par un membre de la famille Le Pen, qu'il s'agisse du fondateur du parti Jean-Marie ou de sa fille Marine, qui lui a succédé en 2011.
C'est également Jordan Bardella qui animera en fin de journée une visioconférence à l'attention de ses futurs candidats aux législatives.
Les deux précédents 1er-Mai avaient été considérablement réduits, en raison de la pandémie de Covid-19. Depuis 2016, Marine Le Pen a par ailleurs rompu avec le traditionnel défilé du 1er-mai, y préférant un banquet.
Passer le flambeau...
Une volonté de s'éloigner au maximum du Front national historique, et de continuer cette stratégie de "dédiabolisation", pour rompre avec les déboires de Jean-Marie Le Pen. "Il y a un changement d'image", juge Émilie Zapalski, communicante politique, sur le plateau de BFMTV.
Pour se couper de son passé, le Rassemblement national a même changé de statue de Jeanne d'Arc: la cérémonie de ce dimanche s'est déroulée place Saint-Augustin, dans le VIIIe arrondissement de Paris, et non plus au pied du Monument à Jeanne d'Arc, place des Pyramides.
"La statue rue de Rivoli a longtemps été associée à des rassemblements qu'a fait le Front national à l'époque. Le Rassemblement national a porté ses nuances, ses évolutions", justifie Jordan Bardella, invité de BFM Politique ce dimanche. Et d'admettre:
"Le Rassemblement national d'aujourd'hui n'est plus le Front national d'hier."
En plus de ce changement d'image, Marine Le Pen, qui ne pourrait ne pas reprendre la tête de son parti, cherche peut-être à passer le flambeau à son numéro deux, pour rester l'opposante numéro 1 à Emmanuel Macron. Avec en ligne de mire, les élections législatives du 12 et 19 juin prochains.
... et préparer les législatives
"On prépare toujours l'échéance suivante", a confirmé Jordan Bardella, après avoir rendu hommage à Jeanne d'Arc. Interrogée sur l'absence de Marine Le Pen, l'eurodéputé a expliqué que la candidate malheureuse "sort d'une campagne présidentielle qui a été éprouvante et qui l'a menée à rassembler près de 13 millions de voix, donc elle se prépare dès maintenant à cette bataille des élections législatives".
"Le scrutin n'est pas terminé, il y a un troisième tour", a-t-il ajouté, appelant les Français à la "responsabilité".
Plus tôt dans la journée, Marine Le Pen est sortie de son silence médiatique en publiant une courte vidéo, exhortant les électeurs à choisir les candidats du RN aux législatives. "Avec un maximum de députés qui me soutiendront au Parlement, je serai en mesure de protéger votre pouvoir d'achat et de porter des mesures qui reconnaissent enfin le travail à sa juste valeur", a-t-elle affirmé.