"Vous roulez en scooter, moi aussi": des lettres d'accidentés déposées sur les deux-roues à Paris

Sur 10 utilisateurs de deux-roues, 7 chutent au moins une fois (photo d'illustration) - Philippe Huguen/AFP
Une enveloppe contenant la copie d'une lettre manuscrite s'est peut-être glissée sur votre deux-roues si vous êtes garés dans le sud de Paris, aux alentours de la Porte de Versailles. En marge du Salon de la moto, qui se déroule du 1er au 6 décembre, la Sécurité routière relance une campagne de prévention à destination des conducteurs de scooter et des motards.
10 témoignages réels
"Je m'appelle Mélanie et j'ai eu un accident de scooter. Assez grave pour que je reste handicapée à vie". Ce témoignage, signé Mélanie P., fait partie des 10 autres "Lettres à un motard" qu'adressent des victimes réelles d'accident de la route à ceux qui sont encore à deux-roues.
Tous étaient à scooter ou moto, certains ont été sauvés grâce à leur équipement mais d'autres, mal protégés en ont subi les séquelles. C'est le cas de la jeune femme qui raconte son histoire :
"Ce jour là, il y avait une belle averse estivale. En plus de mon casque bol, je porte une veste en cuir, un jean et des bottes en daim. Je grimpe sur mon Moby vintage et je démarre... Je ne me souviens plus du moment du choc. Je me retrouve à terre, le casque d'un côté, ma mobylette de l'autre, je veux me lever, un passant m'en empêche. Dans la glissade ma jambe a été écrasée entre la pédale de ma mobylette et ce 4x4 qui me paraît immense vu du sol".
L'équipement peut "sauver la vie"
Casque bol, veste en cuir et bottes en daim... Un équipement qui ne suffit pas explique la Sécurité routière sur son site. Avec un casque de type "bol" ou "jet", "vous n'êtes absolument pas protégé(e)". "Il n'y a rien entre votre peau et la route, à la moindre chute vous risquez brûlures, abrasions, contusions, fractures...".
La Sécurité routière rappelle, dans un communiqué de presse, "aux usagers de deux-roues motorisés, qu'en toutes circonstances, quelle que soit la saison, un équipement complet et adapté peut leur sauver la vie et leur éviter de lourd handicap".
Dans la suite de son témoignage Mélanie explique que sa cheville est "définitivement bloquée".
"Je marche avec une béquille et une talonnette. Impossible de reprendre mon métier de restauratrice. Je dois apprendre à vivre avec mon handicap et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un bon équipement aurait pu changer la donne". raconte la conductrice.
La moitié des conducteurs qui chutent sont blessés
Sur 10 utilisateurs de deux-roues, 7 chutent au moins une fois et près de la moitié a été blessée, rappelle la Sécurité routière. 54% d'entre eux sont victimes d'un choc à la tête et 24% roulent sans blouson renforcé. Autre chiffre inquiétant, 16% des conducteurs de scooters ne possèdent aucun équipement.
En juin 2014, 30.000 lettres de témoignages avaient été déposées sur les deux-roues motorisées à Paris et 150.000 dans d'autres régions de France.