Vol Paris-Le Caire: passagers, bagages, personnels... l'aéroport de Roissy contrôlé

"Aucune hypothèse n'est écartée, aucune n'est privilégiée", rappelait François Hollande quelques heures après la disparition du vol MS804 reliant Paris au Caire. "Je pense qu'il faut se garder de toutes hypothèses", martelait de son côté le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Après la confirmation que l'Airbus A320 reliant les capitales française et égyptienne s'est abîmé au large de l'île grecque de Karpathos, rien ne permet d'identifier les causes de cette catastrophe aéronautique. Accident ou attentat, le parquet de Paris a ouvert une enquête.
Confiée à la section de recherche de la gendarmerie des transports aériens (GTA), les enquêteurs français, qui auront pour principale mission de donner une réponse aux familles des victimes, vont concentrer leurs efforts dans les prochains jours sur l'aéroport de Roissy. "C’est une vraie enquête judiciaire qui démarre car on a un soupçon d’attentat", confirme Dominique Rizet, le consultant police-justice de BFMTV. Une source au sein de la GTA expliquait d'ailleurs que le pôle judiciaire de la GTA se tenait prêt à envoyer une équipe à l'aéroport parisien.
La vie du personnel "fouillée"
L'avion de la compagnie aérienne EgyptAir, construit à Toulouse, a décollé mercredi soir de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle après avoir fait une escale d'une heure. La première préoccupation des enquêteurs va être d'identifier le personnel de l'aéroport, surtout dans ce contexte de menace terroriste. Pour cela, les images des caméras de vidéosurveillance de l'aéroport vont être saisies notamment pour repérer d'éventuels comportements suspects. "A Roissy le personnel est particulièrement sensibilisés, détaille Gérard Feldzer, consultant aéronautique. On ne rentre pas dans une zone comme ça, il faut des autorisations."
Concernant l'hypothèse terroriste, les enquêteurs devraient s'attarder sur la personnalité de toutes les personnes ayant eu un rapport avec cet avion. "On va fouiller dans la vie de toutes les personnes qui ont eu à voir avec cet avion pendant l’heure qu’il a passé à l’aéroport de Roissy", confirme Dominique Rizet, le consultant police-justice de BFMTV. Ces vérifications vont se porter sur les passagers. "On va contrôler toutes les identités des personnes à bord", confirme Dominique Rizet. Une procédure identique pour les pilotes, décrits comme très expérimentés.
Des experts bientôt sur place
Une série d'auditions et de vérifications va être menée auprès des personnels. Des précautions de mise alors que le patron d'Aéroports de Paris faisait état il y a quelque mois d'une montée du radicalisme religieux. Sur 85.000, 70 badges ont été retirés à des agents travaillant dans les zones les plus sécurisées de Roissy et Orly. Mais comme le rappelle, Jean Serrat, autre expert aéronautique de BFMTV, ces avions effectuant plusieurs liaisons dans la journée, avec seulement quelques dizaines de minutes d'escale, "si c'est un explosif qui était chargé à bord, il aurait pu l'être au Caire et non à Paris". "Il y a quand même des parties très cachées dans un avion, renchérit Gérard Feldzer. On ne fouille pas un avion comme ça surtout avec une heure d'escale."