Voiture de police incendiée: "Je n'ai aucune haine", assure l'un des deux policiers agressés

Kevin Philippy, qui était à bord du véhicule de police incendié à Paris, a fait preuve de sang-froid. - Capture BFMTV
Il s'agit de l'une des images fortes des manifestations de ces dernières semaines. Mercredi dernier, un véhicule de police a été incendié par des casseurs alors qu'il circulait quai de Valmy, dans le Xe arrondissement parisien. Deux agents de police se trouvait à son bord, dont Kevin Philippy. Décoré ce week-end de la médaille d'or de la sécurité, ce dernier explique sur RTL n'avoir aucun ressentiment à l'encontre de ses agresseurs.
"Une fierté"
L'attaque de la voiture a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Outre la violence des jeunes casseurs, c'est l'attitude du jeune adjoint de sécurité de 29 ans qui a marqué. "Si j’avais sorti mon arme ou si j’avais donné des coups, qu’est-ce qu’on aurait dit à l’heure actuelle", interroge-t-il sur RTL. Frappé par un manifestant muni d'un tube en plastique, Kevin Philippy fait preuve de sang-froid se protégeant de tous les coups, sans en donner. Ce qui lui a valu d'être surnommé "KungFuCop".
"Je pense que je serais passé du statut de héros à zéro. Je ne serais peut-être pas là pour vous parler, ma carrière aurait pu se terminer", poursuit encore l'adjoint à la sécurité.
Son courage a d'ailleurs été récompensé de la médaille d'or de la sécurité que Kevin Philippy a reçu des mains du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, samedi. Une récompense accompagnée de l'annonce de son intégration effective à la police nationale, lui qui a raté le concours. "C’est cinq ans de travail qui sont récompensés, se réjouit-il. C’est une belle surprise, c’est une fierté d’être vraiment considéré comme un gardien de la paix."
"Moi je suis en paix"
Alors que Kevin Philippy recevait sa médaille, ses quatre agresseurs présumés ont été mis en examen pour "tentative d'homicide volontaire". Le désormais gardien de la paix assure avoir déjà "pardonné". "Moi j’ai vraiment aucune haine contre eux, moi je suis en paix", insiste le policier. Avant de conclure: "Je souhaite qu’ils prennent conscience de ce qu’ils ont fait, que c’est vraiment mal."
Mais pour les avocats, des suspects, ce dossier est monté de toutes pièces pour "satisfaire les syndicats de police". "Je suis sidéré par l’outrecuidance du parquet de lancer une procédure pareille", a ainsi réagi auprès du Monde Me Antoine Comte, qui défend l’un des mis en examen qui "était en retrait" pendant l'attaque, assure-t-il. "Dans le dossier, il n’y a que des vidéos et des photos sur lesquelles on ne peut pas identifier les auteurs des faits." Selon lui, son client est visé car il s'agit "un ancien postier et ancien syndicaliste à Sud".