Viols sur mineurs: l'entraîneur de tennis de Levallois mis en examen

L'homme de 48 ans devrait rester incarcéré jusqu'à lundi. Trois anciennes élèves ont porté plainte contre lui pour des faits de viols et d'agressions sexuelles commis alors qu'elles étaient très jeunes.

Un entraîneur de tennis de 48 ans exerçant au club de Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, a été mis en examen mercredi pour des faits de viols et d'agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de moins de 15 ans. Il devrait rester incarcéré jusqu'à lundi.

Les victimes présumées sont des anciennes élèves, âgées de 12 à 15 ans au moment des faits.

Il reconnaît "un viol"

A la fin de sa garde à vue, avant d'être déféré devant un juge d'instruction, l'homme a reconnu "un viol", selon le procureur de Nanterre, Robert Gelli. "Il ne conteste pas les relations sexuelles avec ces trois jeunes filles, mais assure qu'elles étaient consentantes. Il a reconnu toutefois un viol dans un cas particulier", devant la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris, a précisé le magistrat.

Durant sa garde à vue, le suspect a beaucoup évolué dans ses déclarations, selon une source policière contactée par BFMTV. Il a commencé par nier les faits et évoquer des "relations consenties". Puis il a fini par admettre que pour deux des jeunes femmes, il avait pu être "violent" pour les contraindre à un rapport, mais qu'il était persuadé d'être "dans une relation amoureuse", avant finalement d'évoquer "un viol" pour l'une d'elles.

Trois plaintes pour le moment

Les faits se seraient déroulés en 1999 et 2005, alors qu'il était entraîneur à Sarcelles. Une première jeune fille a déposé plainte en février dernier, pour plusieurs "viols et agressions sexuelles" commis entre 1999 et 2001 à Bougival et à La Baule, lors de déplacements.

Une information judiciaire a été ouverte en mars, et les enquêteurs, à partir du témoignage de la première plaignante, ont retrouvé deux autres victimes présumées. Depuis, elles ont toutes deux porté plainte, pour des faits commis à Levallois entre 2001 et 2003 pour l'une, et à Paris et dans le Val-d'Oise pour l'autre.

Isabelle Balkany n'en revient pas

La police n'exclut pas qu'il y ait eu d'autres victimes, sans aucune certitude pour le moment. "Les victimes ont gardé le silence pendant des années car elles se sentaient sous son emprise", précise une source judiciaire. L'homme est dépeint par les enquêteurs comme un possible "prédateur sexuel", "manipulateur".

L'homme, connu dans le monde du tennis, entraîne actuellement des espoirs du sport au Levallois Sporting Club, affilié à la Fédération française de tennis. Isabelle Balkany, adjointe au maire, n'en revient pas. "Toute la section tennis est unanime pour dire qu'il donnait entière satisfaction!"

Président de la section tennis du Levallois Sporting Club, l'ancien tennisman Henri Leconte a été entendu comme témoin par les enquêteurs dans cette affaire, qui rappelle celle de Régis de Camaret, condamné pour viols à 10 ans de prison. Il s'est dit "horrifié" et a d'ores et déjà "mis à pied" l'entraîneur, pour qui il n'avait jamais nourri aucun soupçon.

A. G. avec Cécile Ollivier