Viols de Mazan: le maire de la commune du Vaucluse porte plainte après des menaces

À l'entrée du village de Mazan, le 2 septembre 2024. (Photo d'archive) - Christophe SIMON
Face aux menaces dont il fait l'objet depuis la semaine dernière, le maire de Mazan a décidé de porter plainte et de se retirer un temps de la vie publique, explique-t-il à France Bleu Vaucluse. Louis Bonnet se trouve également sous protection de la gendarmerie depuis plusieurs jours, ajoute la radio locale.
"J'ai été menacé, j'ai été insulté. La dernière chose pour laquelle j'ai été obligé de porter plainte, c'était quelqu'un qui demandait mon adresse aux services de la mairie pour faire une descente avec un groupe chez moi", explique-t-il.
Le premier édile de la petite commune du Vaucluse reçoit des menaces sur les réseaux sociaux mais aussi par téléphone ou à la mairie depuis une interview accordée à la BBC. Louis Bonnet y évoquait le procès des 51 hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot durant une période de dix ans et qui se tient actuellement à Avignon. "Après tout, personne n'est mort", déclarait dans ce reportage Louis Bonnet, maire divers droite de 74 ans.
"Il faut bien que les gens montent au créneau"
Face au tollé provoqué par ses déclarations, le maire de Mazan a présenté des excuses dans un communiqué publié sur Facebook. "Je comprends que ces propos choquent et j'en suis sincèrement désolé", a notamment écrit Louis Bonnet. "C'est pourquoi je tiens à présenter mes excuses, notamment aux femmes blessées par la maladresse de certains mots prononcés sous la pression au micro d'un média étranger."
Malgré ces excuses, les menaces le visant ne se sont pas arrêtées. "J'ai été menacé, j'ai été insulté", témoigne Louis Bonnet auprès de France Bleu Vaucluse. "La dernière (chose) pour laquelle j'ai été obligé de porter plainte, c'était quelqu'un qui demandait mon adresse aux services de la mairie pour faire une descente avec un groupe chez moi."
Dans ces conditions, Louis Bonnet a également choisi de ne pas participer au conseil municipal qui se réunissait mercredi. Ce conseil s'est déroulé dans un climat tendu, avec des fouilles à l'entrée pour le public et la décision des élus d'opposition de se retirer pour demander la démission du maire. Faute du quorum nécessaire, le conseil a été reporté à lundi.
"Il y a trop de choses qui s'accumulent"
Louis Bonnet, affirmant recevoir "beaucoup de mails et de messages de Mazanais" qui le soutiennent, n'entend lui pas démissionner de son mandat de maire. "Le fond de tout ça c'est qu'à un moment donné quand notre village passe pour une pépinière de violeur, il faut bien que les gens montent au créneau", explique-t-il. "S'il y a eu un dérapage chez M. et Mme Pelicot, ça ne représente pas l'ensemble du village."
"Il y a trop de choses qui s'accumulent", pointe pour sa part Stéphane Claudon, élu d'opposition à Mazan. Une référence notamment au fait que l'adjoint à la vie scolaire et aux sports continue d'assurer ses fonctions trois ans après sa condamnation à 12 mois de prison avec sursis et cinq ans de mise à l'épreuve pour agression sur un mineur.
Mardi, une plainte pour harcèlement a également été déposé par deux policiers municipaux à l'encontre de Louis Bonnet, indique La Provence. L'un de ces agents est aussi en poste au cabinet du maire. Les deux plaignants dénoncent des courriers anonymes et une surveillance de leurs faits et gestes par les caméras de surveillance.