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Police-Justice

Violences après des rumeurs sur les Roms: un jeune homme condamné à 18 mois ferme

Plusieurs Roms ont été agressés à la suite de rumeurs infondées sur les réseaux sociaux.

Plusieurs Roms ont été agressés à la suite de rumeurs infondées sur les réseaux sociaux. - AFP

Des fausses rumeurs d'enlèvement ont provoqué un déchaînement de violences à l'égard des Roms en région parisienne la semaine dernière. Lundi, la justice a prononcé une première condamnation à l'encontre d'un jeune homme accusé d'avoir agressé deux Roumains à Aulnay-sous-Bois. Une attaque jugée raciste par le tribunal de Bobigny.

Il s'agit de la première condamnation depuis la vague d'agressions visant des Roms survenue la semaine dernière en Seine-Saint-Denis. Un jeune homme de 19 ans a été condamné lundi à Bobigny à 18 mois de prison ferme pour avoir attaqué deux Roumains à Aulnay-sous-Bois après des rumeurs infondées sur les réseaux sociaux d'enlèvements d'enfants par des Roms, a indiqué le parquet ce mardi.

Le 26 mars, les deux hommes - qui n'appartiennent pas à la communauté rom - se trouvaient dans leur camionnette lorsqu'ils ont été pris à partie par une vingtaine d'individus et ont été frappés. Jugé en comparution immédiate, le prévenu a reconnu sa responsabilité dans l'agression mais affirme ne pas avoir porté de coups. 

Motivations racistes

Une défense qui n'a pas convaincu le tribunal. Le juge a retenu le caractère raciste de l'agression et prononcé les 18 mois de prison ferme sans pour autant assortir la peine d'un mandat de dépôt. Le jeune homme, employé municipal originaire d'Aulnay-sous-Bois, encourait sept ans. Il devra par ailleurs dédommager de 3000 euros chacune des victimes.

Trois autres procès prévus à Bobigny ont été renvoyés. La semaine dernière, quatre jeunes, âgés de 18 à 22 ans, ont été présentés à la justice pour "participation à un groupe formé en vue de commettre des violences". Leur procès a été renvoyé au 17 avril. Six prévenus, âgés de 19 à 27, ans seront jugés le 31 mai et deux autres passeront devant le tribunal le 7 juin.

Des "dérives inacceptables"

Ces attaques ont eu lieu après la multiplication de messages infondés sur les réseaux sociaux, qui évoquaient des tentatives d'enlèvements d'enfants ou adolescents par des personnes circulant en camionnette dans des communes d'Ile-de-France, notamment dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis.

Des rumeurs "totalement infondées" ont martelé les autorités, qui ont sécurisé les 34 campements roms de Seine-Saint-Denis afin d'endiguer des "dérives inacceptables", a condamné le gouvernement. 

Ambre Lepoivre avec AFP