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Police-Justice

Viol d'une collègue: le parquet de Poitiers fait appel de l'acquittement

Les faits s'étaient déroulés à Yvré-l'Évêque, près du Mans.

Les faits s'étaient déroulés à Yvré-l'Évêque, près du Mans. - -

Un homme de 30 ans a été acquitté par la cour d'assises de la Vienne pour le viol d'une de ses collègues. Le parquet avait pourtant requis huit ans de prison à son encontre.

Le parquet général de Poitiers a annoncé vendredi avoir fait appel de l'acquittement d'un employé de banque de 30 ans, accusé d'avoir drogué puis violé une collègue lors d'un séminaire de travail en 2010 dans la Sarthe.

L'homme avait été acquitté le 15 avril après deux jours de procès devant la cour d'assises de la Vienne. Les faits présumés remontaient à la nuit du 17 au 18 juin 2010, à Yvré-l'Évêque, près du Mans, lors d'un séminaire de salariés du Crédit Agricole de Poitiers.

Pantin désarticulé

Ce soir-là, les participants s'étaient retrouvés pour un repas. Dans la soirée, la plaignante aujourd'hui âgée de 41 ans, s'était sentie soudainement très fatiguée, après avoir bu avec ses collègues. L'un d'eux, qui s'était montré entreprenant envers elle à plusieurs reprises dans la journée, l'avait alors raccompagnée dans sa chambre d'hôtel.

La quadragénaire a dit l'avoir repoussé à plusieurs reprises, mais ne se souvenait ensuite de rien jusqu'au réveil. Plusieurs détails lui avaient fait alors soupçonner une relation sexuelle non consentie et des analyses avaient détecté des traces de sperme de l'accusé sur la plaignante. Les analyses sanguines mettront aussi en évidence la présence d'un sédatif, qu'elle a dit n'avoir jamais ingéré.

Le parquet avait requis huit ans de prison à l'encontre de l'employé, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire. Pour l'avocat général, Eric Virbel, l'accusé était "le seul à soutenir ne pas s'être rendu compte qu'elle n'était qu'un pantin désarticulé comme l'ont dit les témoins".

Reconnaissant que le tribunal n'avait pas été en mesure de prouver que la victime avait été droguée, il avait toutefois évoqué des "éléments troublants".

M. K. avec AFP