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Vidéos de dealers armés à Grenoble: le rappeur du clip placé en garde à vue

Le rappeur était recherché depuis plusieurs jours par la police afin d'être interrogé sur la nature des vidéos qui ont servi à réaliser son clip.

Le rappeur qui apparaît dans un clip mettant en scène des dealers armés à Grenoble a été placé en garde à vue ce mercredi matin à 08h30, selon des sources concordantes à BFMTV. Cette interpellation a eu lieu sur les motifs de "provocation à l'usage ou au trafic de stupéfiants", "provocation, non suivie d'effets, au crime ou au délit par parole, port prohibé d'armes", et "injures publiques envers une personne dépositaire de l’autorité publique".

Par ailleurs, une perquisition a été menée à son domicile, d'après nos informations. Aucune arme, factice ou réelle, n'a été retrouvée à ce stade. La garde à vue se poursuivait en fin de journée.

Le jeune homme était recherché par les forces de police après la diffusion, la semaine dernière, de deux vidéos sur les réseaux sociaux qui ont suscité l'ire des autorités.

La première montrait plusieurs hommes encagoulés et parfois munis d'armes, en apparence réelles, autour d'un point de vente de drogue dans le quartier Mistral. La seconde filmait cinq hommes autour d'une table couverte de produits stupéfiants présentés comme des friandises.

"Tout ça c'est de la mise en scène"

Avec des angles différents et une qualité d'image supérieure, le clip du rappeur Corbak Hood reprend des séquences de la seconde vidéo mais pas de la première. Interrogé mardi par France 3, Corbak Hood a assuré que son clip n'avait "rien à voir" avec le trafic de stupéfiants qui gangrène le quartier du Mistral.

"Ça n'a aucun rapport, moi je suis un rappeur (...) ma chaîne (Youtube, ndlr) en dit long, Instagram en dit encore plus long (...) tout ça c'est de la mise en scène", a-t-il dit en expliquant avoir fait ce clip car il "galérait un peu" dans son activité musicale.

"Y avait une opportunité de buzzer et je l'ai utilisée, le clip je l'ai fait avant (la polémique, ndlr) et je l'ai laissé fuiter, comme Stromae pour le clip de 'Formidable', j'ai laissé fuiter deux-trois images. J'ai attendu deux-trois jours que le buzz prenne, que ça monte, et là j'ai balancé le clip. Je m'attendais pas à ça, Ca fait 16 heures que je l'ai posté, ça a bien marché, j'ai jamais fait 30.000 vues sur ma chaîne, mon téléphone il est bouillant (...) J'savais pas que ça allait marcher à ce point-là, faire déplacer le préfet, tout ça", souligne-t-il.

Déterminer qui a fabriquer ces vidéos

"L'enquête diligentée par le procureur fera la lumière sur ce point. Clip ou pas clip, on n'a pas le droit d'être armé sur la voie publique", a tweeté mardi la préfecture.

Le rappeur était recherché par la police afin d'être interrogé et de parvenir à déterminer "qui a fabriqué ces vidéos, ce qu'il en est de la nature exacte des armes et de la drogue exposées, et des liens entre les vidéastes et les trafiquants de stupéfiants du quartier", a précisé le préfet Eric Vaillant.

Rym Bey avec Ambre Lepoivre et AFP