"Une partie de mon enfance est restée sur ce lit", raconte une victime de prêtre pédophile

Victime d'agression sexuelle quand il avait 13 ans, Olivier Savignac brise enfin le silence, porté par la vague de témoignages contre les abus de l'Eglise.

La parole se libère enfin autour des actes de pédophilie dans l’Eglise. En un an et demi, 211 victimes d’abus sexuels commis par des clercs se sont manifestées auprès des évêques, selon la cellule permanente de lutte contre la pédophilie. Olivier Savignac fait partie de ceux qui ont décidé de briser le silence.

En 1993, il a 13 ans quand il se fait agresser sexuellement lors d’un camp de la jeunesse chrétienne. Un acte traumatisant qui a fait basculer sa vie:

"Une partie de mon enfance est restée sur ce lit. J’y ai repensé tous les jours. Et chaque jour où j’ai gardé le silence a changé mon rapport aux autres et à la sexualité." 

"Plus jamais ça"

Olivier Salignac participera à la conférence des évêques qui se tient dès ce samedi, à Lourdes. Pour la première fois, 118 hommes d'Eglise écouteront les témoignages de victimes de pédophilie afin de faire taire les accusations de silence et d'inaction.

"Ce que nous allons faire à Lourdes, c'est dire aux évêques 'Plus jamais ça' et cela passe par l’action de l'Eglise. Il faut que les victimes soient prises en charge et que l’Eglise aide à retrouver les agresseurs", explique Olivier Salignac au micro de BFMTV.

Ce samedi, des thèmes polémiques seront également abordés lors de cette conférence, comme la culture du secret ou encore la tentation de minimiser la gravité des abus sexuels. Il aura fallu la révélation de nouveaux scandales à l’étranger, notamment au Chili et aux Etats-Unis, la pression d’associations de victimes et celle des médias pour que les évêques acceptent enfin de franchir cette nouvelle étape.

Ambre Lepoivre