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Police-Justice

Une décision de justice décisive attendue lundi à Notre-Dame-des-Landes

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Le tribunal de grande instance de Nantes doit statuer lundi sur la question de l’expulsion des habitants des terres prévues pour accueillir le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

La décision que prendra le tribunal de grande instance de Nantes lundi après-midi est très attendue. Onze familles et quatre agriculteurs "historiques", installés sur les terres prévues pour accueillir le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, seront fixés sur leur éventuelle expulsion, réclamée par le concessionnaire du site.

Lors d'une audience en référé, le 13 janvier devant le tribunal de grande instance de Nantes, Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci, a demandé l'expulsion immédiate de ces habitants et opposants historiques au projet d'aéroport, assortie d'une astreinte journalière de 200 à 1.000 euros et d'une mise sous séquestre de leurs biens s'ils n'obtempèrent pas.

Cette procédure, cruciale pour le projet, avait été relancée après l'annonce, le 30 octobre par l'Etat, de la reprise des travaux, suspendus depuis 2012.

Une "déambulation" en soutien samedi

Samedi, un millier d'opposants ont participé à une "déambulation" qui se voulait "festive" dans les rues de Nantes, avant un rassemblement lundi après-midi au palais de justice de Nantes.

Le juge peut soit ordonner l'expulsion immédiate des familles et des agriculteurs, soit transmettre une question prioritaire de constitutionnalité -déposée par les avocats de la défense- à la Cour de cassation, suspendant de fait la procédure pendant plusieurs mois.

Les agriculteurs, qui ont refusé de vendre leurs terres à l'amiable, et les familles, anciens propriétaires ou locataires de maisons rétrocédées à AGO, pour certaines présentes depuis des générations sur la "Zad" (zone d'aménagement différé), rebaptisée "zone à défendre" par les opposants, ont assuré qu'ils ne "partiraient pas".

Une pétition réclame l'évacuation

Depuis la déclaration d'utilité publique en 2008, 244 personnes qui vivaient sur le site ont accepté de partir à l'amiable, rappellent les partisans de l'aéroport.

Un "collectif des riverains de la Zad de Notre-Dame-des-Landes" a remis mardi au préfet de Loire-Atlantique une pétition de plus de 1.600 signatures réclamant l'évacuation de la Zad.

Une maison située à proximité et appartenant à un couple qui avait déposé cette pétition a été dégradée vendredi, le président de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau (Les Républicains) dénonçant samedi à Notre-Dame-des-Landes une opération de "vendetta".

L’ouverture de l’aéroport, projet officiellement chiffré à 650 millions d’euros et dont la délégation a été confiée à Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci, était initialement programmée en 2017.

K. L. avec AFP