Un vaste réseau de proxénétisme démantelé dans le Val-d'Oise

De Paris à Strasbourg en passant par Bordeaux ou Tours: les gendarmes et l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains ont démantelé un vaste réseau de prostitution qui agissait sur l'ensemble du territoire au début du mois de février. Au total, 45 femmes victimes de ce trafic, dont certaines mineures, ont été identifiées par les enquêteurs.
Un réseau "très mobile"
Le réseau a été démantelé le 4 février au terme de près de neuf mois d'investigations. Onze hommes - des proxénètes aux hommes de main - ont été interpellés à cette occasion. Âgés de 24 à 39 ans et déjà connu de la justice pour d'autres infractions, sept individus ont été mis en examen et placés en détention provisoire, trois sous contrôle judiciaire.
Le trafic, né à Persan et Beaumont-sur-Oise en 2018 s'était rapidement étendu sur la région parisienne puis sur d'autres villes de l'Hexagone. Décrit comme "très mobile" par les gendarmes, le réseau agissait sur des périodes de courte durée pour ne pas attirer l'attention.
A la tête de cette organisation très structurée, quatre proxénètes s'occupaient de diriger le trafic. Sous leurs ordres, des "lieutenants", étaient chargés d'assurer toute la logistique: mise en ligne des annonces sur des sites spécialisés, rotation des lieux de passe via des logements sur AirBnB ou des hôtels bas de gamme, transports et ravitaillement des femmes en nourriture et produits stupéfiants. Des hommes de main s'occupaient par ailleurs de la sécurité et de la surveillance des femmes prostitués, exerçant parfois des violences sur elle.
Entre 17 ans et 22 ans
Chaque femme prostituée rencontrait entre six et dix clients par jour pour une prestation moyenne estimée autour de 100 euros. Vingt-cinq femmes pouvant être prostituées en même temps, l'activité générait plusieurs centaines de milliers d'euros, selon les enquêteurs.
Les neufs mois d'enquête ont également permis d'établir un portrait commun de ces prostituées, âgées de 17 à 22 ans. La plupart affichaient une vulnérabilité psychologique, étaient déscolarisées ou sans diplôme, et issues de quartiers défavorisées de la région parisienne. Les jeunes filles se recrutaient entre elles sur les forum et avaient obligation de trouver une remplaçante pour quitter le réseau.
Simples "marchandises" pour les proxénètes, elles pouvaient même être vendues à d'autres proxénètes contre 1500 euros.