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Police-Justice

"Un ministre qui leur a manqué de respect": l'avocat de la famille d'Aboubakar Cissé leur "déconseille" de rencontrer Retailleau

Me Yassine Bouzrou

Me Yassine Bouzrou - Alain JOCARD / AFP

Yassine Bouzrou, avocat de la famille d’Aboubakar Cissé, dénonce les propos du ministre de l'Intérieur après le meurtre du jeune Malien dans une mosquée, les qualifiant de "totalement irrespectueux".

Il dénonce un manque de respect du ministre de l'Intérieur. Yassine Bouzrou, avocat de la famille d’Aboubakar Cissé, explique ce samedi 3 mai sur franceinfo qu'il a conseillé à ses clients de ne pas rencontrer Bruno Retailleau ce lundi. Le locataire de Beauvau est critiqué pour sa réaction tardive et ses déclarations après le meurtre du jeune Malien dans la mosquée de la Grand-Combe, dans le Gard. Il avait notamment souligné le fait qu'il était "en situation irrégulière".

"Je déconseille fortement à mes clients d’aller chez un ministre qui a qualifié Aboubakar Cissé d’individu en situation irrégulière. Je l'ai trouvé totalement irrespectueux", assure Yassine Bouzrou sur la radio publique.

Il explique avoir ainsi conseillé à la famille de la victime "de ne jamais se rendre chez un ministre qui leur a manqué de respect de cette manière devant toute la France". Pour l'heure, il n'a pas précisé si la rencontre des proches d'Aboubakar Cissé et de Bruno Retailleau était maintenue lundi.

"Violence barbare"

Vendredi 25 avril dernier, le corps du jeune homme de 22 ans était retrouvé criblé de 57 coups de couteau dans la mosquée de La Grand-Combe. Le principal suspect, qui s'est rendu à la police en Italie et doit prochainement être rapatrié en France, aurait agi en suivant une "envie obsessionnelle de tuer une personne".

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Bruno Retailleau avait alors été critiqué pour ne s'être rendu sur place que 48 heures après les faits. Il avait, sur les réseaux sociaux, dénoncé un acte de "violence barbare".

La famille d'Aboubakar Cissé, comme son avocat, réclamaient la qualification terroriste des faits et la saisine du Parquet national antiterroriste. Ce qui n'est pas le cas, mais le Pnat "demeure en observation", a précisé la procureure de la République de Nîmes dans une conférence de presse vendredi soir.

Lucie Valais Journaliste BFMTV