BFMTV
Police-Justice

Un "hyperchabbat", un an après l'Hyper Cacher

Un an après la prise d'otages sanglante de l'Hyper Cacher, les juifs de France sont invités à observer ce week-end un "hyperchabbat".

Un an après la prise d'otages sanglante de l'Hyper Cacher, les juifs de France sont invités à observer ce week-end un "hyperchabbat". - Stéphane de Sakutin - AFP

Un an après la prise d'otages sanglante de l'Hyper Cacher, porte de Vincennes à Paris, les juifs de France sont invités à observer ce week-end un "hyperchabbat". Explications.

"Essaye de faire chabbat", disait Yoav Hattab à une amie peu avant d'être assassiné à l'Hyper Cacher. Pour réaliser ce voeu et rendre hommage aux victimes des attentats jihadistes, le Consistoire organise ce week-end un "hyperchabbat".

De vendredi au coucher du soleil, jusqu'à ce samedi à la tombée de la nuit, vers 18 heures, le repos juif aura une dimension particulière, un an après le quadruple assassinat perpétré par Amédy Coulibaly au supermarché casher de la Porte de Vincennes à Paris.

Le Consistoire de France avait déjà appelé à un "hyperchabbat" en février 2015, à la clôture du mois de deuil pour Philippe Braham (45 ans), Yohan Cohen (20 ans), Yoav Hattab (21 ans) et François-Michel Saada (63 ans). L'opération a été reconduite lors de ce week-end de commémoration.

Un "kit"

"Pour tous ceux qui veulent faire pour la première fois chabbat", le Consistoire a créé un "kit hyperchabbat" constitué de deux petites bougies, comme celles allumées le vendredi soir dans les maisons juives.

Parmi les initiatives annoncées figurent un repas communautaire à la synagogue de la Victoire à Paris, ainsi que des lectures de psaumes et des cours plus nombreux.

"On a parlé de liberté d'expression pour Charlie Hebdo, et c'est important. Il y a aussi une liberté de conscience: ces quatre juifs ont été tués à un moment important de la vie juive, la préparation du chabbat", a expliqué le président du Consistoire, Joël Mergui.

Respecter "le testament d'une victime"

François-Michel Saada cherchait du pain de chabbat dans ce magasin, où travaillait Yohan Cohen, Philippe Braham y faisait des emplettes pour "embellir" ce temps rituel, selon le responsable consistorial. Quant à Yoav Hattab, venu acheter une bouteille de vin, il avait envoyé ces SMS à une amie: "Essaie de faire chabbat dès que tu arrives (...). C'est des moments difficiles en France pour les 'feujs'. Après essaie... Ne fais pas tout, mais essaie."

Un an plus tard, "davantage de gens que d'habitude vont respecter quelque chose du chabbat à la mémoire des victimes des attentats, y compris celles du 13 novembre", prédit Joël Mergui.

"Il y a cette symbolique de la vie qui continue à travers ce chabbat, et le sentiment que nous respectons ainsi le testament d'une victime", ajoute-t-il.

Jé. M. avec AFP