BFMTV
Police-Justice

Un homme jugé aux assises pour avoir tué six membres de sa famille

Une cour d'assises

Une cour d'assises - Archives AFP

Un homme de 35 ans va être jugé aux assises de Lyon pour le meurtre de sa compagne, de quatre de ses enfants et de son frère en 2015.

Des troubles psychiques et une vie conjugale émaillée d'addictions et de violences: un père de 35 ans comparaît à partir de lundi devant les assises du Rhône pour avoir tué sa compagne, quatre de leurs enfants et son frère. Le soir du 5 décembre 2015, les pompiers, alertés par les soeurs de l'accusé, sans nouvelles de la famille, intervenaient au domicile du prévenu, dans le 8e arrondissement de Lyon.

Dans différentes pièces de l'appartement sens dessus dessous, ils ont découverts les corps lardés de coups de couteau des enfants, âgés de 5 mois à 6 ans. Puis dans la chambre du couple, à la porte défoncée, celui de leur mère, âgée 32 ans, dissimulé sous un tas de linge. Outre trois flasques de whisky vides, les enquêteurs ont retrouvé un long couteau de cuisine maculé de sang, tandis que l'accusé restait prostré.

Une compagne sous emprise

En garde à vue, il a détaillé les meurtres et a assuré avoir voulu se suicider à plusieurs reprises, sans y parvenir. Il avait aussi reconnu avoir frappé sa compagne régulièrement parce la soupçonnant de le tromper. Sa compagne était enceinte de moins d'un mois.

Selon les enquêteurs, les meurtres auraient été commis entre le 28 novembre et le 3 décembre 2015, date à laquelle le frère de l'accusé avait été découvert tué à coups de couteau dans sa chambre d'un foyer social à Vénissieux, près de Lyon. En garde à vue, le prévenu avait reconnu aussi ce meurtre, expliquant s'être rendu chez son frère pour chercher des médicaments afin de se suicider.

Ayant échappé au massacre car hébergé chez des cousins, le fils aîné du couple, alors âgé de 13 ans, avait confié aux policiers ne pas être surpris par le meurtre de sa mère. Les parents de celle-ci assuraient pour leur part que leur fille était sous l'emprise de son compagnon, sans emploi, avec qui elle vivait depuis 2002 et dont elle avait peur. Elle avait voulu le quitter maintes fois mais il avait menacer de la tuer ainsi que sa famille, selon eux.

Prison et hospitalisation en psychiatrie

L'accusé avait été condamné en 2006 et 2012 pour des violences sur sa compagne. Après sa sortie de prison en mai 2013, le couple avait repris, peu après, une vie commune entrecoupée d'une hospitalisation en psychiatrie pour lui en août 2014.

Les mois précédents le meurtre, l'accusé avait reconnu fumer dix joints par jour et boire deux flasques de whisky et dix canettes de bière quotidiennement.

Évoquant une "tonalité paranoïaque", les experts psychiatres s'accordent à dire que l'accusé était atteint d'un "trouble psychique ayant altéré son discernement" au moment des faits. Mais ils réfutent l'abolition du discernement car "il n'a pas agi sous l'empire d'une force ou d'une contrainte à laquelle il n'a pu résister". Ce que conteste, en défense, Me Marina Stefania qui entend plaider le "délire" d'un homme "schizophrène". Le verdict de la cour est attendu le 16 mars.

G.D. avec AFP