Trappes: ouverture du procès d'un émeutier

En juillet dernier, Trappes a été le théâtre de violences. Des manifestants ont brûlé des poubelles et détruit des abribus, après l'interpellation du mari d'une femme intégralement voilée lors d'un contrôle d'identité. - -
Alexandre Costanzo, 20 ans, comparaît ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Versailles pour son implication dans les émeutes de Trappes, en juillet dernier. Le jeune homme, dont le procès a déjà été renvoyé, comparaît pour "violences sans ITT" (interruption totale de travail) et "rébellion" à l'encontre de trois policiers, parties civiles, dans la nuit du 19 au 20 juillet.
Mais les violences, affirme Me Dimitri Debord, c'est son client qui les a subies, soit 45 jours d'ITT pour une cheville cassée et un traumatisme crânien.
"C'est une bavure policière"
Ces blessures ont été causées, selon lui, lors de son arrestation mouvementée à quelques centaines de mètres du commissariat où se déroulaient les violences.
"Les policiers auraient cherché à tout prix à interpeller des émeutiers au risque de les confondre avec des badauds", affirme l'avocat, précisant que son client aurait été "traîné par les pieds jusqu'à un terrain vague".
"C'est une bavure policière", prétend Me Debord, qui va plaider la relaxe pour son client, "inconnu des services de police, sans casier".
"J'étais au mauvais endroit au mauvais moment. Je regardais ce qui se passait, j'étais simplement curieux", avait affirmé Alexandre, qui s'était présenté au tribunal le 17 septembre, accompagné de ses parents, en boitant, le bras reposant sur une béquille.
Poubelles brûlées, abribus détruits
Le jeune homme avait porté plainte et l'IPGN, "la police des polices", avait ouvert une enquête. Une information judiciaire contre X pour des "violences" qui auraient pu être commises par les forces de l'ordre a depuis été ouverte par le parquet de Versailles. Un adolescent avait perdu l'usage de son oeil après un tir présumé de flash-ball.
"Les forces de l'ordre ont fait leur travail dans le contexte délicat de ces nuits de violences. Les policiers ont utilisé la force nécessaire pour faire cesser les violences urbaines et les faits de rébellion", commente David Callu, secrétaire départemental adjoint de Unité SGP-police.
Les violences de Trappes avaient été déclenchées après l'interpellation du mari d'une femme intégralement voilée lors d'un contrôle d'identité qui avait dégénéré, le 18 juillet. Alors qu'il était gardé à vue, plusieurs centaines de personnes s'étaient opposées aux policiers le lendemain soir, aux abords du commissariat de Trappes, pour réclamer sa libération.
Les manifestants avaient jeté des pierres, brûlé des poubelles et détruit des abribus tandis que la police avait répliqué avec des tirs de lacrymogènes et de grenades de dispersion.
La justice avait dans la foulée condamné trois hommes de 21, 19 et 18 ans à 10 mois ferme avec mandat de dépôt, 6 mois ferme et 6 mois avec sursis pour des jets de pierres sur des policiers.