"Touche pas à mon flic": les épouses des forces de l'ordre défilent à Paris

Les "Femmes des forces de l'ordre en colère" manifestent à Paris le 22 avril 2017 - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
"Montrons-leur que tout le monde ne déteste pas la police, non!". Deux jours après l'attentat qui a coûté la vie à un policier sur les Champs-Élysées, le rassemblement des "Femmes des forces de l'ordre en colère" a réuni deux cents participantes à Paris ce samedi.
Distribution de fleurs aux gendarmes et policiers
Ce mouvement, qui regroupe aujourd'hui plus de 4.000 membres sur Facebook, a été fondé par l'épouse d'un CRS résidant dans le Lot-et-Garonne, afin que les proches des forces de l'ordre puissent partager leurs expériences et se mobiliser.
À plusieurs reprises, le cortège s'est arrêté pour entonner la Marseillaise, écouter le chant de la maréchaussée ou l'hymne des pompiers, puis distribuer des fleurs aux gendarmes et policiers qui encadraient la manifestation. La chanson de Renaud "j'ai embrassé un flic", écrite après les attentats de janvier 2015, a également résonné dans les rangs des manifestantes.
"C'est le moment de les soutenir"
"Un petit peu d'amour pour nos hommes et nos femmes qui nous protègent tous les jours. Vous savez les risques qu'on a en France, c'est le moment de les soutenir", a clamé au haut-parleur Didi, l'une des organisatrices, au milieu de manifestantes munies de sifflets, ballons et drapeaux tricolores.
Le rassemblement avait été décidé bien avant le décès jeudi soir d'un policier sur les Champs-Élysées lors d'un attentat jihadiste a précisé l'épouse d'un CRS. "Ras-le-bol de voir ce que nous hommes subissent, qu'ils se fassent caillasser", a-t-elle dénoncé.
"Vous rentrez le soir du boulot, votre mari est en mission sur Paris, vous vous mettez devant les infos, vous voyez des flics prendre feu, se faire caillasser. Ils sont tous habillés pareil, on vit devant les chaînes d'information à essayer de repérer nos maris sous leur casque, en attendant le petit SMS qui dit qu'ils sont bien rentrés", a expliqué Didi.
"Trop jeune pour être veuve"
Pour Jessica aussi, "il y en a marre de voir ses parents ou son mari se faire agresser, alors qu'ils sont là pour protéger la population". Cette "femme d'un pompier de Paris, fille de flic et gardien de prison", dit vivre depuis dix ans "dans une angoisse perpétuelle" et craint de devoir dire à leur fils "ton papa, il est décédé parce qu'il portait l'uniforme". Une autre manifestante brandissait une pancarte "trop jeune pour être veuve".
À la veille du premier tour de la présidentielle, "on est là justement pour avoir une écoute et des mesures en faveur des forces de l'ordre", qui doivent être "soutenues, reconnues", a estimé Sylvie, une femme de gendarme venue de la région Centre, dont le meilleur ami "s'est suicidé il y a un an et demi avec son arme de service".