Tirs à "Libération": l'agresseur est le même qu'à BFMTV

La police a bouclé le périmètre autour du siège de Libération, dans le IIIe arrondissement, lundi. - -
Un homme armé d'un fusil à pompe a ouvert le feu sans mot dire à au moins deux reprises dans le hall du siège parisien de Libération lundi matin vers 10h15, avant de réussir à prendre la fuite. Les images du suspect correspondent à celles de l'homme armé qui avait fait irruption dans le hall de BFMTV vendredi avant de prendre la fuite.
De plus, selon nos informations, les munitions retrouvées dans le hall de BFMTV sont les mêmes que celles utilisées ce lundi à Libération.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, et le préfet de police de Paris Bernard Boucault sont arrivés sur place en fin de matinée. "Ce sont des actes gravissimes. Il n’est pas normal que l’on soit obligé de protéger par des forces de police des organes de presse", a déploré la ministre de la Culture. "Tant que cet individu court, tant que l’on ignore ses motivations, il représente un véritable danger", a reconnu pour sa part le ministre de l'Intérieur.
"Niveau de violence supérieur à avant"
Un assistant photographe âgé de 27 ans, venu pour travailler sur un "shooting" pour le supplément culturel de Libération, Next, est blessé au thorax, selon une source policière et une source au sein de la rédaction. Son pronostic vital est engagé. La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été saisie de l'affaire.
"Le journal est traumatisé. Des mesures sont prises désormais pour protéger les différents organes de presse au sein de Paris. Mes pensées, mon soutien, celui de toute l’équipe de Libération, vont à la personne qui a été très sévèrement touchée", a déclaré avec émotion Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération.
"Nous pensons plus largement à l’ensemble de nos confrères qui vont aller travailler à partir d’aujourd’hui avec une protection policière. Oui il y a un niveau de violence bien supérieur à celui que j’ai pu personnellement connaître il y a quelques années", s'indigne le journaliste, évoquant "des lettres reçues, des mots écrits."
Des patrouilles de police ont été envoyées lundi devant plusieurs grands médias par mesure de précaution, dont BFMTV, Europe 1, Le Monde, et 20 minutes. Chez BFMTV, "les patrouilles étaient déjà là dimanche, ils s'arrêtaient toutes les deux heures pour s'assurer qu'aucun incident n'était à signaler", confie une source en interne.
"Il y a de multiples petits impacts dans le hall"
Jointe par téléphone, une journaliste de la rédaction confie à BFMTV.com son choc. "Je descendais dans l'escalier vers 10h30 pour aller à un rendez-vous. Arrivée en bas, j'ai aperçu un homme à terre, dans des couvertures de survie. On m'a expliqué brièvement les faits, et on m'a demandé de faire demi-tour. Les lieux sont bouclés pour le moment."
Une autre journaliste raconte que "les deux gardiens à l'entrée se sont immédiatement couchés derrière leurs bureaux" quand l'homme a sorti son arme, "et n'ont pas pu voir réellement le tireur".
Le directeur de la rédaction, Fabrice Rousselot, raconte sur BFMTV ce qu'il a pu voir dans le hall. "Les impacts ressemblent à des tirs de chevrotine, il y a des multiples petits impacts partout dans le hall, sur le plafond, mais je n'en sais pas plus pour le moment. Un commissaire est sur place."
"Il y a une grande indignation, ça nous révulse et ça nous écoeure, mais là on est plutôt sous le choc", conclut le journaliste.