Saint-Denis: un assaut en pleine ville particulièrement risqué

Une opération antiterroriste a débuté vers 4h30 mercredi 18 novembre à Saint-Denis, au nord de Paris. - Kenzo Tribouillard - AFP
La traque continue, cinq jours après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis. Mercredi avant l'aube, un assaut policier d'ampleur a été lancé à Saint-Denis, en proche banlieue parisienne, ciblant Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attaques qui ont fait 129 morts vendredi 13 novembre. Une intervention particulièrement délicate pour les forces de l'ordre.
Des kamikazes bien armés
Cette intervention du Raid, de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et de l'armée contre des individus retranchés dans un appartement à Saint-Denis est très risquée pour les forces de l’ordre, souligne sur BFMTV Jean-Luc Calyel, un ancien chef de groupe du GIGN, en premier lieu parce que les terroristes présumés retranchés dans l'appartement situé à l'angle de la rue de la République et de la rue Corbillon sont lourdement armés et prêts à se faire exploser, comme l'a fait une femme au début de l'assaut.
"Le terroriste est une sorte de soldat avec une mission, il doit aller jusqu'au bout et si possible la réussir", explique Jean-Luc Calyel. "Donc négocier avec ce genre de personnage est extrêmement difficile."
"Là, ils sont retranchés, il n'y a pas d'otages, l'opération peut aller jusqu’à la mort des individus", poursuit Jean-Luc Calyel. "Ce qui est difficile pour le Raid, c'est qu'ils peuvent être en possession d'explosifs."
"C'est extrêmement sensible pour les forces de l'ordre. Car ils sont retranchés, ils ont des Kalachnikovs, une arme de guerre qui traverse les murs et qui traverse beaucoup de chose. C'est une opération très délicate", note-t-il encore.

Secteur urbain
Autre difficulté, l'intervention se déroule en pleine ville, faisant peser une lourde menace pour les riverains. "Il faut sécuriser les lieux, on est dans un secteur urbain. L'objectif est d'évacuer un maximum de personnes, les militaires sont venus pour boucler la zone", explique Jean-Luc Calyel.
Les autorités ont tôt mercredi matin fait part de consignes de sécurité pour les habitants: ne pas sortir de chez soi et se tenir à distance des portes et des fenêtres pour ne pas risquer de recevoir une balle perdue.
D'autant qu'une balle de Kalachnikov peut tuer très loin du lieu du tir, rappelle l'ex-patron du GIGN, Christian Prouteau sur BFMTV. "Les tirs sont nombreux. Une balle de Kalachnikov, ça peut tuer à 300 mètres", met-il en garde.