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Terrorisme

Cellule islamiste : "le groupe terroriste le plus dangereux depuis 1996"

François Molins, procureur de la République de Paris

François Molins, procureur de la République de Paris - -

Le procureur de Paris François Molins a tenu jeudi matin une conférence de presse à la direction centrale de la police judiciaire, dans le cadre de l'affaire du démantèlement de la cellule islamiste.

"Il s'agit du groupe terroriste le plus dangereux depuis 1996". En revenant jeudi matin sur le coup de filet antiterroriste au cours duquel 12 personnes ont été interpellées en France, le procureur de la République de Paris, François Molins, a souligné l'extrême détermination de la cellule islamiste démantelée le week-end dernier.

Alors que sept des douze personnes interpellées samedi ont été déférées devant le parquet de Paris jeudi, après une garde à vue exceptionnelle de cinq jours, bfmtv.com fait le point sur les nouvelles avancées de l'enquête.

>> Retrouvez notre dossier sur le coup de filet antiterroriste

• Incarcération des sept suspects

Une information judiciaire a été ouverte jeudi matin notamment pour "tentative d'assassinat en lien avec l'appartenance avec une religion, en relation avec une entreprise terroriste" et trois juges ont été désignés pour conduire l'enquête, a précisé le procureur lors de son point presse.

• L'attaque terroriste a été évitée

"On peut affirmer à cette heure qu’une attaque terroriste dans notre pays a pu être évitée" a déclaré le procureur, ajoutant qu'il s'agit "du groupe terroriste probablement le plus dangereux mis au jour depuis 1996 en France". Pour le moment "on ne peut préciser ni le calendrier ni le type d’objectif et de cible" de cette cellule si ce n’est qu’"elle avait "l’intention de tuer".

• "Référence à une mort en martyr"

Lors de perquisitions effectuées samedi, les enquêteurs avaient découvert cinq testaments, "faisant tous références à une mort en martyr". Le procureur a précisé leur contenu : ce "sont des documents pré-imprimés complétés avec le nom de la personne concernée qui renvoie à une série de préconisation religieuse et qui consiste à dire : le jour où je ne serais plus là, respectez votre devoir de musulman."


• Deux volets dans l’affaire

On note deux volets distincts dans l'affaire : un concernant la préparation d’attentats sur le sol français et un autre sur la mission au jihad : "Il y a deux volets dans l’affaire : l’attentat de Sarcelles, en est un exemple vivant, on peut penser, avait pour objet la commission d’attentat sur le sol français et la mission de recruter et d’envoyer des individus pour faire le jihad dans certains pays et notamment en Syrie".

• Des suspects voulaient rejoindre des jihadistes en Syrie

Les sept personnes déférées agées de 19 à 25 ans sont toutes nées en France, de nationalité française et font partie "d'une cellule terroriste opérationnelle", a déclaré le procureur. Presque tous les suspects sont des convertis récents à l'islam et possèdent un profil de petit délinquant (>> A lire aussi : le parcours des douze interpellés), connus pour des vols ou des trafics de stupéfiants.
Parmi eux, certains projetaient de rejoindre des jihadistes en Syrie.
Deux personnes ont joué un "rôle clé" dans ce projet, l'une qui avait un contact à l'étranger et "servait de relais" pour les candidats français au jihad, notamment en Syrie, et l'autre qui s'est récemment rendue en Egypte et en Tunisie "avec Jérémie Louis-Sidney pendant trois mois".

• Cinq personnes soupçonnées d'avoir pris part à l'attentat de Sarcelles 

Parmi les suspects figurent : Jérémy Bailly, interpellé en Seine-et-Marne et qui apparaît comme le membre principal du groupe (lire son portrait ici) - il a reconnu pendant la garde à vue avoir voulu fabriquer une bombe -, Jérémie Louis Sydney, abattu à Strasbourg samedi par la brigade antiterroriste, deux auteurs de l'attaque qui ne sont pas formellement identifiées, ainsi qu'un repéreur.

• Un précédent : le dossier Artigat

Revenant sur la durée exceptionnellement longue de la garde à vue des suspects dans cette affaire (qui sont restés en détention durant cinq jours), François Molins a confirmé qu'il n'y avait qu'un seul précédent en la matière. Il s'agit du dossier Artigat, un village de l'Ariège où un couple d'islamistes radicaux avait été arrêté en 2007. Ils étaient soupçonnés de faire partie d'un réseau qui envoyait des djihadistes en Irak.

>> A lire aussi : Terrorisme: comment fonctionne la garde à vue?

S.C. et M.G.