Attentat déjoué: l'un des suspects avait été repéré sur Internet

Les suspects sont actuellement interrogés dans ces locaux de la DGSI. - BFMTV
C'est par leurs discussions sur Internet que les quatre jeunes hommes, arrêtés lundi, ont été repérés par les services de renseignement. Agés de 16, 17, 19 et 23 ans, ils sont soupçonnés d'avoir fomenté le meurtre d'un militaire gradé au nom du jihad. Une menace à l'état de projet mais ciblée, et datée au à janvier prochain, funeste mois-anniversaire des attentats de Charlie Hebdo, ce qui a poussé les enquêteurs à stopper leur surveillance et à les interpeller.
Tout commence à l'automne dernier, selon nos informations. Un jeune homme, aujourd'hui âgé de 17 ans, est repéré sur les réseaux sociaux pour son "activisme" radical et ses "velléités de départ" vers la Syrie, selon le ministre, Bernard Cazeneuve. Convoqué en octobre 2014 pour un entretien administratif au sein de la DGSI, l'adolescent admet avoir voulu partir en Syrie au nom du jihad. Les enquêteurs n'ont pas assez d'éléments pour l'arrêter: il est laissé libre, mais placé sur écoute.
Un gradé de Fort Béar ciblé en janvier prochain
Ils vont alors découvrir que le jeune candidat au jihad entretient des liens par téléphone avec des détenus en prison, connus eux aussi pour leur radicalisme. Plus grave: ils le soupçonnent au fil des écoutes de fomenter un acte terroriste avec trois autres hommes, qui sont les suspects arrêtés lundi. Tous quatre ont échangé notamment sur les réseaux sociaux.
Ce sont les écoutes administratives, mais aussi des échanges sur des forums cryptés qui ont permis de consolider les soupçons des enquêteurs, qui ont découvert par ailleurs que parmi les quatre interpellés, certains avaient des contacts avec des combattants de Daesh, se trouvant en Syrie.
Ils sont passés aux aveux en garde à vue
D'après les premiers éléments de l'enquête, le jeune de 17 ans serait l'instigateur du projet, mais c'est l'ancien militaire de la marine, matelot de 1ère classe âgé de 23 ans, qui aurait soufflé l'idée de s'en prendre à un chef gradé de la base de Fort Béar, où il avait été affecté durant quelques mois, avant d'être révoqué en janvier dernier, après une série d'arrêts maladie.