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Syndicaliste éborgné en 2016: 2 à 3 ans avec sursis requis aux assises contre un CRS

Un relief représentant le blason de la justice et sa balance à Paris

Un relief représentant le blason de la justice et sa balance à Paris - Jacques Demarthon © 2019 AFP

Pour l'avocat général le brigadier-chef n'était ni en danger imminent ni en état de légitime défense quand il a lancé cette grenade.

L'accusation a requis mercredi deux à trois ans d'emprisonnement avec sursis à l'encontre d'un CRS, jugé devant la cour d'assises de Paris pour un lancer injustifié de grenade qui a éborgné un syndicaliste lors d'une manifestation contre la loi travail en 2016.

L'avocat général Christophe Auger a demandé que cette peine de sursis simple soit assortie d'une interdiction de port d'arme pendant cinq ans, mais a dit "ne pas (souhaiter) que soit prononcée une interdiction d'exercer" contre Alexandre M., le brigadier-chef de 54 ans. 

"Il me fallait les déstabiliser pour protéger mes hommes"

Les faits s'étaient produits le 15 septembre 2016 peu avant 17h ce jour-là, alors que les forces de l'ordre dispersaient les opposants à la loi travail sur la place de la République, à l'issue d'une manifestation marquée par des heurts et l'embrasement d'un policier touché par un cocktail Molotov. 

Alexandre M., qui venait de rejoindre sa compagnie de CRS après vingt ans en poste dans un commissariat de nuit et qui n'était pas formé au maintien de l'ordre, a défendu mardi soir à la barre un jet de grenade "nécessaire" face au "déchaînement de violences" de "groupes hostiles" de manifestants. 

"Il fallait absolument le faire. Il me fallait les déstabiliser pour protéger mes hommes", a déclaré le brigadier-chef, ajoutant avoir agi après avoir reçu un "projectile sur le bras". 

L'avocat général a considéré au contraire que lors de cette opération de dégagement de la place, le brigadier-chef, qui était passé chef de groupe en cours de manifestation, n'était ni "en danger imminent" ni en "état de légitime défense", deux des causes pouvant exonérer sa responsabilité pénale. 

Avant le réquisitoire, Laurent Theron, partie civile au procès, avait demandé par la voix de son avocate Lucie Simon à la cour de "faire en sorte" que le policier "ne puisse plus exercer". Le verdict est attendu dans la soirée. 

S. V. avec AFP