Supporter corse blessé: "Un policier me met en joue, je ressens instantanément la douleur"

Trois semaines après les faits, il livre sa version. Maxime Beux était à Reims le 13 février dernier pour assister à la rencontre sportive entre son équipe, Bastia, et l'équipe locale. Au terme du match, des affrontements se produisent entre forces de l'ordre et supporters corses. Grièvement blessé, le jeune homme a perdu l'usage de son oeil gauche.
"Ce qu'il s'est passé là-bas est incompréhensible, c'était d'une rare violence", témoigne Maxime.
Ce soir-là, Maxime et une dizaine de ses amis veulent aller fêter la victoire de son équipe. "La première à l'extérieur" de la saison, se rappelle-t-il pour BFMTV. Mais, selon lui, "toute la journée, la tension montait avec les policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité, NDLR) de Reims". Il décrit alors des fonctionnaire "très provocateurs" qui leur adresse "beaucoup d'insultes par rapport au fait qu'ils soient corses".
"Véritable guet-apens"
Les supporters bastiais n'auront pas le temps de "boire un dernier verre avant de regagner Paris". Dans les rue de Reims, "on se fait prendre en chasse par plusieurs équipes de la BAC, raconte le jeune homme de 22 ans. Ils nous suivent de manière plus intense, se font de plus en plus virulents et décident de nous interpeller, sans raison apparente." La suite, Maxime l'a vécu comme un piège.
"Ils ont lancé une première charge, on a essayé de fuir. La deuxième était un véritable guet-apens. On est arrivé sur le cours Langlet, les voitures sortaient de tous les côtés. Il y avait beaucoup de voitures-béliers qui essayaient de faire tomber des gens", détaille-t-il avec précision.
Il décrit des policiers "armés jusqu'aux dents", munis de "matraques", de "Flash-Ball". Jusqu'au moment où il aperçoit un agent à sa gauche: "Un policier me met en joue, je n'ai pas le temps de réaliser, je ressens l’impact instantanément, souffle Maxime. Je me mets les mains au visage. Je crie de douleur." Il raconte avoir compris qu'il "perdait beaucoup de sang" puis s'être fait "passer à tabac", avoir reçu "des coups au sol" avant d'être "menotté de manière très musclée" et emmené au commissariat. Sur place, il sera pris en charge pour recevoir des soins qu'au bout de 40 minutes après avoir "perdu connaissance".
Une enquête de l'IGPN
Ce jeudi sur BFMTV, Maxime Beux explique être "en train de faire le deuil de sa [ma] vue". "Je suis en train de mener un autre combat pour garder l’œil physique pour éviter de mettre une prothèse en verre", détaille-t-il. Le jeune homme de 22 ans n'a pas pu reprendre ses études et a dû mettre "pas mal de choses entre parenthèses". Aujourd'hui, il réclame "que justice soit faite", "que la personne responsable de la perte de son [mon]oeil soit condamnée".
Une information judiciaire contre X "pour violences volontaires" a été ouverte par le parquet de Reims. De leurs côtés, les policiers ont décrit un jeune homme "menaçant" le soir du drame qui se serait blessé en tombant sur un poteau au moment de fuir. L'IGPN, l'Inspection générale de la police nationale, a été saisie.