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Police-Justice

Supporter corse grièvement blessé: une information judiciaire ouverte à Reims

Des violences ont éclaté à Bastia et Corte depuis dimanche.

Des violences ont éclaté à Bastia et Corte depuis dimanche. - Pascal Pochard-Casabianca - AFP

Le parquet de Reims a annoncé mercredi l'ouverture d'une information judiciaire pour "violences volontaires". Samedi dernier, un supporter bastiais de 22 ans avait été grièvement blessé à l'oeil dans des heurts avec la police.

Après trois jours de violents incidents en Haute-Corse, le parquet de Reims a ouvert une information judiciaire contre X pour "violences volontaires". L'Inspection générale de la police nationale a également été saisie dans cette enquête sur les heurts qui ont abouti samedi à Reims à la blessure de Maxime Beux, 22 ans. Les faits s'étaient produits en marge du match Reims-Bastia.

Lundi, le procureur Fabrice Belargent avait affirmé que le jeune homme a été atteint à l'oeil en tombant sur un poteau en tentant d'échapper à des policiers lancés à sa poursuite dans le centre de Reims, alors qu'il venait de se montrer "menaçant" et avait tenté de dégrader un véhicule de police. Le procureur avait aussi évoqué de nombreuses provocations et insultes des supporters corses.

Cette version des faits est mise en doute par des témoins, et notamment relayés par Jean-Guy Talamoni, et par le président nationaliste de la collectivité territoriale de Corse Gilles Simeoni. Ce dernier a évoqué mardi de nombreux éléments qui, selon lui, "tendent à accréditer la thèse d'un tir délibéré" de Flash-Ball de la part d'un policier. Depuis samedi soir et la grave blessure du jeune Corse, dans un contexte marqué par les désaccords entre Paris et les nouvelles autorités nationalistes élues lors d'une victoire historique aux territoriales de décembre, la tension n'est pas retombée pas dans l'Ile de Beauté.

Des violences à Bastia et Corte

De violents incidents ont opposé jeunes manifestants et forces de l'ordre dimanche à Bastia, puis lundi et mardi à Corte où les syndicats étudiants nationalistes de l'Université de Corse avaient appelé à des rassemblements qui ont dégénéré.

Mercredi, pour le troisième jour consécutif, le blocage de l'université se poursuivait, à Corte, et Jean-Guy Talamoni, le président nationaliste de l'Assemblée de Corse, qui avait appelé au calme dès mardi, a annoncé qu'il devait rencontrer à 18h "l'ensemble des syndicats" étudiants.

Cette rencontre entre Jean-Guy Talamoni et les étudiants fait suite à son appel à l'apaisement lancé mardi soir et aux interventions des élus corses auprès du ministre des Collectivités territoriales Jean-Michel Baylet, précise Jean-Guy Talamoni dans un communiqué. Après avoir été reçus mardi par Jean-Michel Baylet aux côtés d'autres élus corses, Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni avaient assuré avoir demandé au ministre une enquête "impartiale" sur les faits survenus samedi à Reims. "A l'origine, il y a le drame de ce jeune homme qui a été blessé dans des circonstances qui restent à élucider, mais il faut dire avec fermeté que ces violences ne sont pas la bonne manière d'exprimer la colère qui peut être ressentie", a déclaré Gilles Simeoni sur France Info.

Des supporters de Bastia bientôt jugés

L'agitation se poursuivait aussi mercredi dans les lycées de plusieurs villes corses avec des rassemblements d'élèves et des feux de poubelles prés de certains établissements. A Bastia, le lycée Jean Nicoli, l'un des plus grands de la ville, a été fermé avec l'accord du rectorat. Le recteur Michel Barat a dénoncé dans un communiqué "des éléments non identifiés (qui) ont allumé des incendies aux abords de l'établissement". Condamnant "ces comportements stupides, inadmissibles et indignes", Michel Barat en a appelé à "la responsabilité de chacun (...) eu égard aux violences urbaines perpétrées devant certains établissements scolaires". Il a toutefois refusé de s'exprimer "sur le mouvement de protestation actuellement engagé".

A Reims, huit personnes se présentant comme des supporters du Sporting Club de Bastia avaient été placées en garde à vue samedi en même temps que Maxime Beux, une mesure rapidement levée pour ce dernier en raison de son état de santé. Sept comparaîtront le 22 mars devant le tribunal correctionnel pour violences à l'encontre des forces de l'ordre. Le huitième, âgé de 17 ans, doit être convoqué devant le tribunal pour enfants. Par ailleurs, le club de Bastia a opposé mardi un "refus catégorique" à la décision de la Ligue de football professionnel (LFP) d'avancer son match de Ligue 1 (27e j.) contre Nantes samedi à 14h, au lieu de 20h. Le club menace de maintenir "les portes du stade fermées à l'horaire décrété par les instances", une décision qu'il a qualifiée de "diktat".

C. B avec AFP