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Suicide de Yanis: Gérald Darmanin va recevoir les parents de la victime qui réclament la création d'une loi

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Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé ce lundi qu'il rencontrera les parents de Yanis, un adolescent de 17 ans qui s'est suicidé le 30 mars dernier après la remise en liberté de son agresseur sexuel.

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé ce lundi 14 avril qu'il recevrait les parents de Yanis. Cet adolescent de 17 ans s'est donné la mort en absorbant des médicaments en Haute-Savoie le 30 mars dernier, trois jours avant ses 18 ans, après la remise en liberté de son agresseur sexuel.

"Comme toutes les victimes et comme tous les parents de victimes, je reçois au ministère de la Justice ceux qui me demandent rendez-vous, donc je les recevrai", a déclaré Gérald Darmanin aux journalistes.

"Je ne voulais pas qu’il tombe par hasard sur son agresseur"

Les parents de Yanis, Delphine et Farid, ont expliqué à BFMTV qu'ils souhaitent la création d'une loi visant à prévenir les parents d'enfants victimes de pédocriminels lorsque ces derniers quittent la prison. Suite à sa remise en liberté après deux ans et demi de détention, l'agresseur de Yanis est revenu vivre chez lui début février, près du domicile de Yanis.

"J’ai décidé d’en parler le jour même à mon fils", a détaillé le père de famille à nos confrères du Parisien. "Car je ne voulais pas qu’il tombe par hasard sur son agresseur qui n'habite qu’à trois kilomètres de chez nous. J’étais en colère de voir que la justice ne nous avait même pas prévenus", poursuit-il.

Au moment des faits, Yanis était âgé de 12 ans. Dans le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Bonneville le 12 octobre 2023 et que BFMTV a pu consulter, Jean-Claude P., célibataire et sans emploi au moment des faits, âgé de 58 ans aujourd'hui, a été reconnu coupable d'agression sexuelle, et ce en état de récidive pour avoir été condamné le 20 mars 2014 pour des faits identiques, en 2007 et en 2014.

Il a été condamné à cinq ans de prison ferme et quinze ans de suivi socio-judiciaire, mais il a pu sortir plus tôt car il a bénéficié d'un aménagement de peine.

De son côté, le parquet de Bonneville indique à BFMTV, que le juge d'application des peines "a adressé un courrier en février 2025 à la famille les avisant de la mesure d’aménagement et de l’interdiction pour le condamné d’entrer en contact avec le jeune Yanis et l’ensemble de sa famille". Toujours selon le parquet de Bonneville, "ce courrier n’a pas été reçu par la famille."

"Le condamné, outre le suivi lié à son aménagement de peine sous bracelet électronique, fait l’objet d’une mesure de suivi socio-judiciaire pendant 15 ans qui l’oblige entre autres à respecter des rendez-vous mensuels avec un psychiatre", détaille le parquet.

Ces derniers indiquent aussi que, s'il ne respectait pas cette obligation, "une peine de trois ans pourrait être ramenée à exécution".

Boris Kharlamoff, avec Matthieu Heyman