Suicide de Lucas: la famille de l'adolescent veut une marche blanche "sans récupération" le 5 février

Séverine, la mère de Lucas - cet adolescent qui s'est suicidé le 7 janvier dernier sur fond de harcèlement scolaire - s'est exprimée publiquement devant la presse pour la première fois ce lundi à Epinal. En prélude à son intervention, son avocate a précisé les consignes de la famille pour la marche blanche dédiée à l'adolescent, prévue dimanche prochain.

Séverine, la mère du jeune Lucas qui s'est suicidé le 7 janvier dernier à Epinal, a donné une conférence de presse ce lundi dans ce chef-lieu des Vosges. Il s'agissait notamment de préciser les actions prévues afin de célébrer la mémoire de cet adolescent de 13 ans, qui s'est donné la mort poussé à bout par le harcèlement scolaire sur fond d'homophobie dont il faisait l'objet.

Après que la famille endeuillée a annoncé samedi l'organisation d'une marche blanche dimanche prochain à Epinal, l'avocate qui la représente a réclamé que la procession échappe à toute "récupération", et que l'événement ne serve pas alimenter le débat de société.

"Du calme et du respect" mais "pas de signe distinctif"

Face aux journalistes, l'avocate Catherine Faivre a d'abord souligné:

"Aujourd’hui, la famille a un souhait: pouvoir honorer la mémoire de son fils tragiquement disparu dans l’attente de ce procès et ça se fera notamment à travers une marche blanche qui a été annoncée et sera organisée à Epinal, ce dimanche 5 février, à 14h, Place Foch".

Elle a alors signifié: "Une demande est faite : du calme et du respect." Un double exigence qui ne tolérerait, a-t-elle repris, aucun "voyeurisme" et "aucun signe distinctif d’aucune sorte que ce soit", pas même dirigé "contre le harcèlement au titre du mouvement LGBT".

Le voeu de Séverine et des siens est de voir "une neutralité bienveillante" entourer le cortège a résumé Catherine Faivre, ajoutant: "Il n’est pas question de récupérer la mort de Lucas mais d’honorer sa mémoire". "La maman y tient tout particulièrement", a-t-elle insisté.

"Le temps du combat contre le harcèlement viendra"

Pour autant, la famille n'écarte pas les enjeux sociétaux soulevés par le sucide de l'adolescent, mais elle entend s'en emparer ultérieurement.

"Le temps du combat contre le harcèlement et toutes les formes de discrimination, pour la liberté d’être, de vivre et d’être soi tout simplement viendra aussi au travers d’actions que nous allons construire", a ainsi prolongé l'avocate.

Catherine Faivre a évoqué des initiatives futures portant sur "l'information, la formation et la prévention" et qui "se voudront utiles pour que cette mort ne soit pas vaine et donner du sens à ce qui est absolument insupportable".

Prenant ensuite la parole, la mère de Lucas a notamment pointé la nécessité d'une vigilance scolaire renforcée, estimant que "l'école aurait dû en faire plus". Au volet judiciaire, quatre collégiens accusés d'avoir harcelés Lucas seront bientôt présentés devant un tribunal pour enfants.

Robin Verner Journaliste BFMTV