"Si on ne fait rien, ce sera une histoire oubliée": le père de Dinozo, bébé victime d'intoxication alimentaire dans l'Aisne, veut porter plainte

"Si on ne fait rien, on va rentrer chez nous demain et ce sera une histoire oubliée..." À Saint-Quentin, Teddy et sa compagne comptent bien porter plainte. Leur fils Dinozo, âgé de neuf mois, a été récemment victime d'une intoxication alimentaire à la bactérie E.coli. Sous surveillance à l'hôpital depuis une semaine comme neuf autres malades, il est désormais hors de danger.
Depuis le 12 juin, pas moins de 25 cas d'intoxications alimentaires - sur 24 enfants et une personne âgée - ont été enregistrés dans l'Aisne. Neuf présentent "un syndrome sévère" actuellement, sans que leur pronostic vital ne soit engagé. Une jeune fille de 12 ans a tout de même perdu la vie le 16 juin.
Au début du mois, Dinozo a lui aussi consommé ce que sa famille pense être de la viande contaminée. Les symptômes ont mis plusieurs jours à apparaître.
"Deux ou trois semaines après, il a commencé à être malade. On a pensé que c'était un coup de chaud et on l'a amené chez le médecin quand il a eu des diarrhées sanglantes. C'est seulement après qu'on nous a dit que c'était le virus de la bactérie de la viande", explique le père au micro de BFMTV.
Il dit avoir acheté de la viande dans l'une des six boucheries des environs en cours d'analyse pour la présence de cette bactérie E.coli. L'activité de ces commerces a été préventivement suspendue.
Le parquet de Paris s'est saisi de l'enquête
Le 21 juin, le parquet de Saint-Quentin a ouvert une enquête préliminaire des chefs d'"homicide involontaire", "blessures involontaires", "mise en danger" et "tromperie aggravée par la mise en danger de la santé humaine".
Les investigations ont été confiées à l'Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique), la BNEVP (Brigade nationale des enquêtes vétérinaires et phytosanitaires) et au commissariat de Saint-Quentin.
"C'est la comparaison entre l'éventuelle bactérie retrouvée dans la viande et celle présente chez les malades qui permettra de faire un éventuel lien de causalité entre les deux", précise Margaux de Frouville, cheffe du service santé de BFMTV, à propos de ces investigations censées permettre de comprendre d'où vient l'E.coli.
"On en est à une forte mobilisation des enquêteurs sur le terrain (...), les analyses sont en cours. C'est d'origine alimentaire, c'est quasiment certain", confirme vendredi Yannick Neuder, le ministre de la Santé, sur BFMTV. Selon lui, on saura "cette fin de semaine ou lundi" d'où vient la bactérie, alors que l'institut Pasteur travaille encore à identifier "la toxine exacte".
Mercredi, c'est finalement le pôle de santé publique du parquet de Paris qui s'est saisi de l'enquête, a annoncé jeudi la procureure la République de Paris Laure Beccuau.
Et ce, "en raison de la complexité des investigations qui s'annoncent", a-t-elle précisé sur BFMTV vendredi, rappelant que la piste de la contamination de la viande est "la plus probable".