Seine-Saint-Denis: prison ferme requise contre un policier qui avait frappé un homme à terre

Après la diffusion de la vidéo amateur sur les réseaux sociaux, le parquet de Bobigny avait saisi l'IGPN et le policier poursuivi pour violences avait été suspendu - FRED TANNEAU, AFP/Archives
La vidéo amateur avait le tour des réseaux sociaux: ce soir-là aux Lilas (Seine-Saint-Denis), un policier avait frappé un homme à terre, l'accusant de lui avoir craché au visage et d'avoir uriné sur sa voiture. Un an de prison, dont six mois fermes, ont été requis à son encontre lundi à Bobigny.
Dans cette affaire où "la police ne protège pas mais agresse", "j'ai honte", a lancé le procureur, Loïc Pageot, qui a aussi requis cinq ans d'interdiction d'exercer à l'encontre du policier, né en 1985, et poursuivi pour violences aggravées avec Incapacité totale de travail (ITT) de moins de huit jours.
Un autre policier condamné pour non-assistance
Six mois de prison avec sursis et six mois d'interdiction d'exercer ont été requis contre un second policier, filmé aux côtés du premier, sans intervenir. Agé de 27 ans, il est poursuivi pour non-assistance à personne en péril.
Les faits datent du 27 mai 2017. Entre 01h00 et 02h00 du matin, Elvis, la quarantaine, rentre chez lui après une soirée alcoolisée. Il s'arrête dans une sandwicherie, passe commande et va attendre dehors qu'elle soit prête.
Les versions divergent
Ensuite, les versions divergent. Selon Elvis, le policier arrive, dit: "contrôle d'identité". Il répond "Pour quel motif ?". Là, "il m'a poussé par terre, sans explication". Puis il reçoit des coups.
Le policier, qui reconnaît avoir porté les coups, assure au contraire qu'Elvis a uriné sur la voiture, avant de lui cracher au visage. Selon le fonctionnaire, qui craignait d'avoir une hépatite, la salive atteint sa bouche. "Il m'a dit 'je suis malade'", "j'ai perdu mes moyens".
Décision le 18 décembre
Après la diffusion de la vidéo amateur sur les réseaux sociaux, le parquet de Bobigny avait saisi l'IGPN et le policier poursuivi pour violences avait été suspendu.