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Police-Justice

Roanne: le père de famille qui avait lynché l'agresseur de sa fille jugé à partir de ce mardi

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Un garçon âgé de 16 ans s'était introduit par effraction dans son logement et avait agressé sa fille. Pour avoir tabassé l'adolescent le lendemain des faits, le père de famille risque plusieurs années de prison.

Le père de famille qui a frappé l'agresseur présumé de sa fille va être jugé à partir de ce mardi. Fin octobre, sa fille de six ans est agressée sexuellement en pleine nuit à son domicile de Roanne. L'agresseur entre de nuit dans sa maison. Le lendemain soir, Aniss, le père de l'enfant organise une ronde dans le quartier et tombe sur le suspect: un adolescent de 16 ans qu’il lynche avec trois de ses amis.

Ils comparaissent ce mardi devant le tribunal correction de Roanne pour violences aggravées. À l’époque, le père de l’enfant avait expliqué son passage à l’acte au micro de BFMTV.

"Je n'aurais pas dû le faire mais je ne regrette aucun cas de l'avoir fait", avait-il dit.

"Je l'ai roué de coups. Heureusement qu'il y avait mes amis et que j'étais un minimum lucide pour appeler la police, sinon il est possible que je sois allé plus loin", avait confié Aniss.

Le jeune adolescent de 16 ans avait reçu dix jours d'ITT après avoir été frappé à coup de câbles électriques. Aniss et ses amis avaient été placés en garde à vue et une enquête avait été ouverte.

"En France, on ne se fait pas justice soit même"

Quelques semaines plus tard, ce père de famille va donc être jugé ce mardi. "Ce qu'il regrette, c'est d'avoir commis des violences, pas de l'avoir arrêté. Il ne réfléchissait plus, il pensait à sa fille et sa femme, et il a un peu perdu la raison pendant quelques secondes", explique son avocat à BFMTV.

En octobre, la garde à vue de ce père justicier avait suscité une vague de soutien. Mais pour le procureur de Roanne, la loi du Talion n’a pas sa place dans l’tat de droit.

"En France, on ne se fait pas justice soit même", rappelle-t-il à notre micro.

Le père et ses trois amis, risquent jusqu’à sept ans de prison. De son côté, l’adolescent victime du tabassage est à ce jour le seul suspect pour l’agression de la jeune enfant de six ans. Mis en examen, il est toujours placé en détention provisoire et continuait récemment de nier toute implication.

Mélanie Bertrand et Olivier Jouglard