BFMTV
Police-Justice

Rixe de Sisco: des peines de 6 mois avec sursis à 2 ans ferme

Le procureur de Bastia Nicolas Bessone le 15 septembre 2016

Le procureur de Bastia Nicolas Bessone le 15 septembre 2016 - Pascal Pochard-Casabianca

Les cinq prévenus de la violente rixe de Sisco, le 13 août dernier en Haute-Corse, ont été condamnés à des peines de six mois avec sursis à deux ans de prison ferme.

Des peines allant de six mois de prison avec sursis à deux ans ferme ont été prononcées ce vendredi par le tribunal correctionnel de Bastia à l'encontre des cinq hommes prévenus dans l'affaire de la violente rixe de Sisco, en Haute-Corse.

Deux habitants du village condamnés

Au terme de presque douze heures d'audience, qui s'est déroulée dans le calme, le principal prévenu, Mustapha Benhaddou, 33 ans, a été condamné à deux ans de prison ferme avec maintien en détention pour violence en réunion avec armes lors de cette bagarre, le 13 août dernier, entre une famille d'origine marocaine et des habitants de ce village côtier du Cap corse.

Deux habitants du village, le boulanger Lucien Straboni, 50 ans, et un employé municipal de 22 ans, Pierre Baldi, ont été également condamnés respectivement à un an et à huit mois avec sursis. Absents à l'audience, car affirmant, selon leurs avocats, craindre pour leur sécurité, deux autres frères Benhaddou, Abdelillah, 38 ans, et Jamal, 29 ans, ont écopé chacun de six mois avec sursis. Un quatrième frère Benhaddou, Moucine, présent lors de la rixe, est en fuite depuis et n'a donc pas pu être jugé.

"Tous les bas instincts sont ressortis"

Le procureur Nicolas Bessone avait requis trente mois de prison dont vingt-quatre ferme contre Mustapha Benhaddou, déjà plusieurs fois condamné pour outrages, violences, actes de destruction et délits liés aux stupéfiants. Il a dénoncé la participation de ces hommes à "une crise paroxystique où tous les bas instincts sont ressortis". Les cinq condamnés ont exprimé leurs regrets à l'issue des débats, auxquels ont assisté de nombreux habitants de Sisco.

"La société française et la société corse, qui en fait partie, sont traversées par des fractures, mais ce n'est pas la réalité du dossier, qui est à la fois quelque chose de plus classique et de plus minable", a insisté le procureur dans son réquisitoire.

"On a frôlé la catastrophe"

Mustapha Benhaddou, qui a été incarcéré après sa mise en examen, a été décrit comme l'élément déclencheur des incidents. Les deux habitants du village, Lucien Straboni et Pierre Baldi, étaient poursuivis pour avoir porté des coups à Jamal Benhaddou alors que celui-ci était au sol puis sur une civière portée par des pompiers. Quatre personnes avaient été légèrement blessées lors de la rixe, qui avait nécessité l'intervention d'une centaine de gendarmes et policiers.

A l'origine des violences, des photos prises depuis le bord de la route. Installé avec sa famille depuis le matin dans une petite crique de Sisco, Mustapha Benhaddou, dont le procureur a dénoncé la volonté de "privatiser" la plage en multipliant les incidents, n'apprécie pas et le fait savoir, d'abord à un couple de touristes, puis à un groupe de jeunes.

Des invectives sont échangées avec les jeunes. Mustapha Benhaddou reconnaît avoir "secoué et giflé" Jerry Neumann, un jeune du village. A partir de là, la rixe prend de l'ampleur quand des villageois descendent porter secours aux jeunes "secoués", déclenchant ce que le procureur a qualifié de "lynchage collectif". "On a frôlé la catastrophe."

C.H.A. avec AFP