Qu'est-ce qu'une "cellule anti-suicide", comme celle dans laquelle a été placé l'assaillant d'Annecy?

Il n'a donné aucune explication, fait obstruction à la garde à vue en se roulant par terre, notamment. Selon son voisin de cellule en garde à vue, "il criait, il pleurait". Mis en examen pour "tentative d'assassinat" et "rébellion avec armes" après l'attaque au couteau qui a fait six blessés à Annecy la semaine dernière, Abdalmasih H. a été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire d'Aiton, en Savoie, dans une cellule anti-suicide.
"Ces cellules permettent de disposer d'un endroit où il n'arrivera rien au détenu", explique Wilfried Fonck, secrétaire national UFAP UNSA. Sur les murs, aucun point d'arrimage n'est installé, aucun élément ne permet d'accrocher quelque chose aux murs. Les fenêtres sont, elles, sans poignées, soit elles sont à glissière, soit un agent pénitentiaire se charge de l'ouvrir.
Des vêtements qui se déchirent
La pièce est quasi-vide. Les coins des seuls meubles qui sont installés sont soit arrondis, soit protégés. Les tabourets sons scellés au sol. Les vêtements fournis aux détenus sont faits dans une matière qui se déchire facilement.
"On lui retire tout objet qui pourrait être détourné pour se suicider", poursuit Wilfried Fonck.
La cellule ne dispose d'aucune porte de séparation, même pour les toilettes. Elle est équipée d'un système de vidéosurveillance, les rondes des agents pénitentiaires sont renforcées.
Le placement à l'arrivée d'un détenu en cellule anti-suicide se fait sur décision du chef d'établissement soit parce qu'un risque réel et imminent de passage à l'acte a été détecté, soit en raison du contexte, comme c'est le cas pour Abdalmasih H., notamment parce que la justice veut pouvoir réinterroger le réfugié syrien de 31 ans qui n'a toujours donné aucune explication à son geste.
Un détenu ne peut être placé que 24 heures dans ce type de cellule. Au terme de ce délai, il peut être décidé, notamment conjointement avec le service médical, de placer le détenu au quartier d'isolement. Là encore, le système de ronde sera renforcé pour permettre de protéger le détenu de lui-même, mais aussi pour éviter que ce dernier ne se retrouve au contact d'autres détenus.