Puy-de-Dôme: ce que l'on sait de l'avalanche qui a tué quatre alpinistes

Quatre personnes sont mortes après une avalanche intervenue au niveau de la station du Mont-Dore, dans le Puy-de-Dôme, ce dimanche 25 février. Un accident qui provoque "une très grande émotion" au sein du territoire, a souligné le préfet du département Joël Mathurin.
· Un glissement neigeux "imprévisible"
Dimanche, peu avant 13h, au Val d'Enfer, perché au-dessus de la station à environ 1.600 mètres d'altitude, "un glissement neigeux imprévisible" a pris au piège sept alpinistes, dont un guide professionnel, a indiqué sur BFMTV Joël Mathurin, le préfet du Puy-de-Dôme. Quatre personnes sont mortes. Trois autres ont été blessées et transportées au CHU de Clermont-Ferrand.
Quand l'avalanche s'est déclenchée, les sept alpinistes étaient encore encordés. Le groupe encordé au moment des faits se composait également de deux autres personnes qui ont échappé à l'avalanche et ont donné l'alerte, a indiqué la sous-préfète Judith Husson à l'Agence France-Presse (AFP). Dans le groupe, "plusieurs d'entre eux avaient des balises" qui ont facilité les recherches, selon la même source.
En tout, une cinquantaine de secouristes ont été mobilisés. Parmi eux, des membres du peloton de gendarmerie de haute montagne, une équipe cynophile, des moniteurs et des pisteurs se sont rendus sur place. "La mobilisation a été très forte", selon Joël Mathurin.
· Des connaisseurs de la montagne
Les quatre alpinistes morts "ont été identifiés" et leurs familles "ont été prévenues" dimanche soir, a indiqué le préfet du Puy-de-Dôme. Il s'agit de quatre hommes, âgés de 40 à 50 ans. Parmi les victimes se trouve le guide David Vigouroux, figure connue de la montagne en Auvergne et co-fondateur du bureau des guides d'Auvergne. Mais aussi un membre du SAMU de Clermont-Ferrand et deux adhérents du Club alpin de Vichy.
Les quatre hommes étaient "des personnes aguerries, qui connaissaient bien la montagne". Ils étaient "a priori bien équipés" et avaient "l'ensemble des équipements nécessaires". "Ces personnes viennent de notre territoire, c'est une très grande émotion qui nous traverse", a-t-il ajouté. "On est vraiment abasourdis", s'est également désolé Sébastien Dubourg, maire du Mont-Dore (Puy-de-Dôme), sur BFMTV.
Les trois personnes survivantes "vont bien", a indiqué Joël Mathurin, avant de préciser: "Elles sont évidemment choquées mais vont bien." Deux d'entre elles sont totalement indemnes et la troisième a été gardée en observation en raison d'un traumatisme crânien modéré. Une cellule médico-psychologique a été ouverte dans l'établissement de santé.
· Une enquête ouverte
Le parquet de Clermont-Ferrand a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'accident. "Les circonstances étaient manifestement imprévisibles, avec ce glissement du manteau neigeux. Il a neigé 50 centimètres pendant quatre jours, suivi d'un redoux. Il s'agit de circonstances instables", a analysé le préfet, rappelant que "même en moyenne montagne, un drame de ce type peut intervenir".
"C'est tragique. Les gens pensent qu'on habite dans une petite montagne mais il ne faut pas trop penser ça car les accidents arrivent très vite. Ça marque", a abondé Sacha Espinasse, l'un des sauveteurs intervenus sur l'accident.
Éric Mesnier, un ancien secouriste du peloton de gendarmerie de haute montagne, interrogé sur BFMTV, estime que le réchauffement climatique et les graves variations de températures "changent tout le dispositif et toute l'étude du manteau neigeux". "La neige n'a jamais été aussi complexe et compliquée, même pour les professionnels de la montagne", conclut-il.