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Police-Justice

Propos sur Hitler et les gens du voyage: amende avec sursis pour le maire de Cholet

Gilles Bourdouleix devant la mairie de Cholet en 2006. (Frank Perry - AFP)

Gilles Bourdouleix devant la mairie de Cholet en 2006. (Frank Perry - AFP) - -

Gilles Bourdouleix, le maire de Cholet a été condmané à 3.000 euros d'amend avec sursis, après des propos sur Hitler et les gens du voyage.

"Apologie de crime contre l'Humanité", tel est le motif pour lequel Gilles Bourdouleix a été condamné jeudi. Le député-maire de Cholet (ex-UDI) se voit donc infliger une amende avec sursis de 3.000 euros pour avoir dit lors d'un incident avec des gens du voyage en juillet qu'Hitler "n'en avait peut-être pas tué assez".

La décision du tribunal correctionnel d'Angers est en-deçà des réquisitions du parquet, qui avait demandé 6 moix de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende à l'encontre de l'élu.

Le magistrat du ministère public avait estimé que la phrase, prononcée en marge d'une altercation le 21 juillet 2013 et qui avait fait scandale après avoir été rapportée par la presse, "est clairement apologétique" et "exalte le crime commis" à l'encontre des gens du voyage durant le IIIe Reich, en exprimant "le regret qu'on n'en ait pas tué assez".

Simple "bêtise" ou propos intentionnels?

Gilles Bourdouleix, maire de Cholet depuis 1995 et député depuis 2002, avait été contraint de quitter l'UDI en raison de ses propos. Il encourait cinq ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.

"Le comportement de Gilles Bourdouleix est totalement intolérable pour l'ordre public. Il porte atteinte à nos valeurs sociales, sont un ferment de désordre, de haine et de violence", a dit à l'audience Yves Gambert.

Le procureur a relevé que la phrase était suivie de l'interrogation "hein?", et a estimé que l'élu a cherché "l'approbation de son voisin" et "sait parfaitement que ses propos sont tenus suffisamment fort" pour être entendus à la ronde.

Jeudi à l'ouverture du procès, l'avocat de Gilles Bourdouleix, maître Pierre Brossard, avait soulevé un moyen de nullité, arguant qu'un "discours implique un public". Or, selon lui, "quand Gilles Bourdouleix prononce sa phrase, il ne s'adresse à personne (...) il marmonne cette phrase. Marmonner, c'est parler entre ses dents". L'avocat a également souligné que, selon lui, le terrain sur lequel se sont déroulés les faits n'était pas un espace public, mais un terrain agricole loué.

Du côté de la défense du maire de Cholet, on évoque donc "une bêtise". "Est-ce que quelqu'un qui dit une bêtise, est poussé à bout après une heure et demie, à qui on fait des saluts hitlériens, sans jamais savoir qu'il est enregistré, mérite d'être cloué au pilori?", a demandé Me Brossard. La question de la nullité sera tranchée de façon distincte ultérieurement.

Rapportés le lendemain par le quotidien régional Le Courrier de l'Ouest, les propos de Gilles Bourdouleix avaient provoqué un tollé en France.

D. N. avec AFP