Propos de Zemmour: "Personne n'a voulu encourager le terrorisme", assure Elisabeth Lévy

"Cet entretien s'est déroulé entre des gens qui sont en désaccord", explique Elisabeth Lévy. La directrice de la rédaction du magazine Causeur était reçue vendredi chez Olivier Truchot dans BFM Story, alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête pour apologie du terrorisme après des propos tenus par Eric Zemmour dans le magazine où il confie: "Je respecte les jihadistes prêts à mourir pour ce en quoi ils croient - ce dont nous ne sommes plus capables." L'interview a eu lieu il y a 10 jours. Malgré l'ouverture de l'enquête, Elisabeth Lévy assume sa publication.
"Une chasse à l'homme contre Zemmour"
Est-elle surprise que ces propos aient choqué? "S'agissant de Zemmour, il n'y a plus grand chose qui me surprend (…) Je le dis au nom d'Eric et de moi-même, que personne n'a voulu encourager le terrorisme", répond-elle. La journaliste estime qu'il y "a une chasse à l'homme contre Zemmour" et, concernant son magazine, assure qu'"on n'accuse pas, en général, Causeur de défendre l'islam radical et le terrorisme".
Sur les propos qui font polémique, elle explique avoir repris l'essayiste sur "cette phrase, pour la lui faire préciser parce qu'évidemment les mots 'respect' et 'terroriste' accolés heurtent."
Elle cherche ensuite à décoder la signification de ses propos. "On a toujours perdu les guerres quand on sous-estimait ses ennemis. Aujourd'hui, on nous dit que les gens qui nous attaquent sont des abrutis, des psychopathes, des cas sociaux ou que c'est de notre faute parce que nous avons été très méchants avec eux, détaille-t-elle, il dit, 'moi, je les prends au sérieux. Ils ont un projet'".
"Liberté d'expression, à laquelle je tiens"
Le cas de Jean-Marc Rouillan est ensuite évoqué. L'ancien membre d'Action directe a été condamné en septembre à huit mois de prison pour apologie du terrorisme, pour avoir qualifié les jihadistes qui ont frappé la France de "très courageux".
"Du point de vue de la liberté d'expression, à laquelle je tiens, personnellement je n'aurais pas souhaité que monsieur Rouillan soit condamné car pour moi ce n'est pas de l'apologie du terrorisme", juge Elisabeth Lévy.