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Procès Le Scouarnec: l'ex-chirurgien avoue "provoquer les opportunités" avec les enfants à l'hôpital

L'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec à l'ouverture de son procès pour viols et agressions sexuelles, le 24 février 2025 à Vannes, dans le Morbihan

L'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec à l'ouverture de son procès pour viols et agressions sexuelles, le 24 février 2025 à Vannes, dans le Morbihan - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP

L'ancien chirurgien Joël Le Scouarnec est jugé depuis plus d'une semaine par la cour criminelle du Morbihan pour 300 faits de viols et d'agressions sexuelles.

L'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec a avoué ce mardi 4 février "provoquer les opportunités" pour perpétrer des violences sexuelles sur ses patients, souvent mineurs, décrivant à la cour criminelle du Morbihan le mode opératoire de ce qu'il affirme avoir été "des gestes furtifs".

"Je faisais la visite avec une infirmière et quand elle avait regagné son poste, si j'avais vu qu'un enfant était seul dans sa chambre, j'y retournais", a-t-il affirmé. Il a ensuite indiqué avoir sédaté "une seule fois" une victime, qui ne fait pas partie des 299 victimes pour lesquelles il est jugé à Vannes depuis le 24 février.

"Je me suis laissé envahir par cette perversion"

L'ex-chiurgien a également indiqué qu'il était prêt à reconnaître les faits de viols qu'il niait jusqu'ici. "Quand j'ai dit j'ai mis mon doigt sur ou mon doigt dans, pour moi je disais que ce n'était pas un viol, c'en était un", a-t-il déclaré.

"J'ai un souvenir, c'était à Vannes. (Des parents) se plaignaient que j'allais trop souvent dans la chambre de leur fille. J'ai nié évidemment", a aussi déclaré Joël Le Scouarnec au cours d'un long interrogatoire sur les faits, portant notamment sur les carnets et fichiers dans lesquels il consignait méticuleusement les violences.

Interrogé sur son action pendant de si longues années, il a déclaré que "si je suis ici aujourd'hui ce n'est pas uniquement parce que la justice doit prévoir une sanction c'est aussi pour entendre chacune de ces personnes, chacune d'elle, d'entendre sa parle, son ressenti...".

Selon lui, ses penchants pédophiles sont apparus dans les années 1980. "Pour moi tout à commencé à une époque où ma nièce A., était turbulente et se réfugiait dans mes bras et son contact m'a sans doute entraîné une forme de jouissance...", a poursuivi Joël Le Scouarnec ce mardi à la cour criminelle du Morbihan.

"Je me suis laissé envahir par cette perversion", a-t-il déclaré. "J'étais un chirurgien ayant un comportement normal. Et à côté, j'effectuais des actes pédophiles", a soutenu l'ex-chiurgien.

Ce lundi, l'accusé avait déclaré pour la première fois "être prêt à reconnaître" des viols sur d'anciens patients. Il avait aussi présenté ses "excuses" à la gendarme qui a été la première à enquêter sur cette affaire. Vendredi, cette enquêtrice, en arrêt depuis trois ans, avait été dans l'incapacité de témoigner.

M. H. avec AFP