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Procès

"Je suis une mère monstrueuse": la mère d'Amandine affirme à son procès n'avoir "jamais voulu qu'elle meure"

Une photo d'Amandine fournie par son père.

Une photo d'Amandine fournie par son père. - BFMTV

Sandrine Pissarra, la mère d'Amandine qui est morte en août 2020 après avoir été victime d'actes de violences et de torture, a reconnu ce jeudi son "tort" sans toutefois donner de véritable explication à la cour d'assises.

Après le témoignage de ses enfants, c'est à son tour d'être à la barre. Sandrine Pissarra, la mère d'Amandine morte de faim à l'âge de 13 ans, prend la parole aux assises de l'Hérault ce jeudi 23 janvier.

Jugée pour "actes de torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort" de sa fille, elle reconnaît son "tort" tout en affirmant ne pas pouvoir "expliquer pourquoi (elle) en est arrivée là".  

Amandine "ressemblait à son père"

D'une voix claire et calme, elle donne comme simple explication ses "traumatismes" quand elle était elle-même enfant. Interrogée par le président de la cour, Sandrine Pissarra dit s'en être prise à Amandine "parce qu'elle ressemblait à son père". 

"Vous ne l'aimiez pas?", lui demande le président de la cour d'assises.

"Si je l'aimais", répond la mère de famille.

"Comment vous pouviez taper sur votre enfant?", lui rétorque le président.

"Je suis une mère monstrueuse", déclare simplement l'accusée. 

Sur le reste de l'interrogatoire, Sandrine Pissarra se montre laconique et muette à la barre, elle dit ne plus se souvenir de cette période où sa fille subissait ses tortures. Le président, très irrité par l'attitude de la mère, résume la vie d'Amandine: "10 ans de punitions et de violence. J’espère qu’elle est mieux là-haut".

"Jamais, je n'ai jamais voulu qu’elle meure", assure Sandrine Pissarra, en pleurs.
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Le calvaire d'Amandine, morte de faim à 13 ans
15:47

Elle "fermait les yeux" sur la santé d'Amandine

Plus tard, lorsque l'interrogatoire reprend, le président demande à la mère d'Amandine les punitions qu'elle donnait à sa fille.

"Je lui disais d'aller en bas", indique Sandrine Pissarra.

"Pourquoi demander à Amandine d’aller dans le débarras?", l'interroge le président.

"Dans la même chambre, Amandine et Ambre se disputaient", explique la mère, disant avoir "fermé les yeux sur l'état" de santé de sa fille qui ne pesait plus que 28kg le jour de sa mort.

"Elle vous demandait à manger? à boire?", demande alors le président. "Je ne sais plus", répond Sandrine Pissarra. Elle est ensuite interrogée sur un rendez-vous pris chez le dentiste pour Amandine en mai 2020, quelques mois avant son décès. "Sa dent elle s’était cassée comment?", lui demande-t-on. Là encore, la mère d'Amandine "ne sait pas".

Quand elle est interrogée sur le fait de savoir si elle se rendait dans le débarras lorsque sa fille s'y trouvait, Sandrine Pissarra répond que oui, "pour sécher le linge". Ses réponses restent brèves. "Vous la punissiez de tout?", l'interroge enfin le président. "Oui de tout", confirme la mère d'Amandine.

Les plaidoiries des parties civiles ont débuté ce jeudi après-midi après l'interrogatoire de Sandrine Pissarra. Viendront ensuite les réquisitions puis la plaidoirie de la défense. Le verdict est quant à lui attendu au plus tard vendredi soir, Sandrine Pissarra encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Mélanie Bertrand avec Hugues Garnier