Procès Tron: son ex-adjointe nie toute participation à des scènes sexuelles

"Je ne sais rien sur le comportement sexuel de M. Tron", a déclaré Brigitte Gruel. - Thomas SAMSON / AFP
L'ex-adjointe à la Culture de Georges Tron, jugée avec lui pour viols, a affirmé lundi aux assises n'avoir participé à aucune scène sexuelle avec le maire de Draveil (Essonne) et ancien secrétaire d'État.
"Je ne sais rien sur le comportement sexuel de M. Tron", a déclaré Brigitte Gruel, appelée à la barre après trois semaines de procès, d'une voix voilée, presque monocorde.
Deux anciennes employées municipales, Virginie Ettel et Éva Loubrieu, accusent Georges Tron et Brigitte Gruel de leur avoir ensemble imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010. Georges Tron avait démissionné le 29 mai 2011 de son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique.
"La Pompadour"
À chaque suspension d'audience, Brigitte Gruel, 61 ans comme Georges Tron, dissimule son visage dans ses vêtements et évite les caméras.
Depuis le début de l'affaire en mai 2011, elle n'a donné aucune interview, simplement indiqué qu'elle contestait l'ensemble des accusations via son avocat Frank Natali.
Des témoins ont rapporté qu'elle était surnommée "la Pompadour", en référence à la favorite de Louis XV. Les accusés nient toute relation entre eux.
"On était très proches, très amis. Je n'ai jamais embrassé amoureusement M. Tron, jamais", a insisté la sexagénaire, carré châtain, gilet et pantalon droit.
Elle ajoute n'avoir jamais participé à des scènes sexuelles avec lui et d'autres femmes.
"Je n'avais rien à me reprocher"
Le président Philippe Coirre interroge: pourquoi détenir un dossier contre Virginie Ettel et Eva Loubrieu, constitué après leurs départs de la mairie et avant leurs dépôts de plainte ? Elle l'a conservé à la demande du maire, alors secrétaire d'État, sans poser de questions, répond-elle.
"Ces pièces pourraient donner le sentiment que vous aviez quelque chose à craindre et anticipé une espèce de contre-feu", a remarqué le juge.
"Je n'avais rien à me reprocher", a rétorqué Brigitte Gruel.
Les plaignantes avaient du ressentiment à son égard car elle avait relevé leurs manquements professionnels, selon elle. Comme Georges Tron, elle pense qu'elles sont rentrées dans une "machination" des opposants locaux d'extrême droite.
Lors de leurs auditions, Virginie Ettel et Eva Loubrieu ont toutes les deux déclaré lui en vouloir car elles s'étaient imaginées ne rien avoir à craindre en sa présence.
Le verdict est attendu en fin de semaine.