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"Des actes ignobles": l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec "ne veut pas échapper à la peine requise"

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L'ancien chirurgien, accusé de viols et d'agression sexuelles sur 299 patients, "ne veut pas échapper à la peine requise par l'avocat général", soit 20 ans de réclusion criminelle assorties de nombreuses mesures de sûreté. Il a demandé ce lundi "aucune mansuétude" devant la cour pour sa dernière prise de parole au tribunal. Le verdict est attendu ce mercredi.

Des actes "ignobles". Jugé depuis le mois de février devant la cour criminelle du Morbihan pour des viols et des agressions sexuelles sur 299 patients, Joël Le Scouarnec a prononcé ce lundi 26 mai ses derniers mots à la barre avant que la cour ne se retire pour délibérer.

"À la cour, je ne sollicite aucune mansuétude, simplement accordez-moi le droit de devenir meilleur et d'accueillir cette part d'humanité qui m'a fait défaut. Ce sera tout", a-t-il déclaré.

"Je voudrais m'adresser à toutes ces femmes, à tous ces hommes qui ont eu à subir des actes les plus ignobles qu'on puisse connaître. J'ai pris conscience de la douleur immense qu'on provoqué mes crimes sur eux et sur leurs proches", a-t-il également dit.

20 ans de prison requis à son encontre

Vendredi, le parquet a requis la peine maximale à son encontre, soit 20 ans de réclusion criminelle, l'avocat général estimant que malgré ses aveux successifs pendant le procès, l'ex-chirurgien avait manqué d'honnêteté.

Ce lundi matin, avant qu'il ne prononce ses derniers mots, ses avocats Me Maxime Tessier et Me Thibaut Kurzawa, ont plaidé en niant tout "jeu d'acteurs" en la personne de Joël Le Scouarnec. "Il faut savoir accueillir l'aveu. (...) Monsieur Le Scouarnec assume ses responsabilités", a ainsi lancé le premier.

"Joël Le Scouarnec ne demande pas à échapper à la peine requise par l'avocat général", soit 20 ans de réclusion criminelle assorties de nombreuses mesures de sûreté, a déclaré Me Maxime Tessier.

"Néanmoins, la défense demande à la cour dans la motivation de sa décision de retenir les éléments favorables à l'accusé", soulignant le caractère "exceptionnel" de ses "aveux", lorsqu'il a reconnu le 20 mars l'ensemble des faits dont il est accusé, a précisé Me Tessier.

"Joël Le Scouarnec n'a jamais rejeté la faute sur quiconque, il a toujours dit 'je suis le seul coupable, le seul responsable c'est moi'" a-t-il rappelé, estimant qu'il "n'avait jamais cessé de coopérer à son premier procès" sans être "guidé par le souhait d'amoindrir sa peine." Son client, estime-t-il, est allé "le plus loin dans ce qu'on peut attendre d'un accusé devant la cour criminelle".

Quant au manque de compassion de l'ex-chirurgien, qui s'est illustré pendant ce procès par une posture plutôt neutre et des réponses cliniques, l'avocat le "conteste": "D'abord parce que Joël Le Scouarnec, qui a tout reconnu, s'inscrit dans une démarche de sincérité absolue." La cour doit à présent délibérer. Le verdict est attendu mercredi.

Alizé Boissin avec Elisa Fernandez