Procès du pousseur du RER : l'accusé s'est "trompé de victime"

Un homme est jugé pour avoir poussé un autre homme contre une rame de RER - -
Terrible révélation au deuxième jour du procès d'Ahmed Konkobo, qui comparaît devant les assises de Paris pour le meurtre d'un homme qu'il a poussé contre un RER en avril 2010. Devant la cour, l'accusé a confié s'être trompé de victime car "il l'avait pris pour un autre".
Retour sur les faits. Le 2 avril 2010, peu avant 6 heures du matin, à la station de RER Gare de Lyon où il était descendu "pour uriner" selon ses explications, il avait eu une première altercation, attestée par les enregistrements de vidéosurveillance, avec un homme d'origine indienne qui attendait une rame avec son vélo.
"Au moment où je voulais pisser, il me regardait et ne me lâchait pas des yeux", a raconté Ahmed Konkobo en guise de justification. "Il y a eu un échange de coups" et puis "j'ai abandonné la bagarre". L'enregistrement vidéo montre que l'homme agressé parvient à se dégager et monte dans le RER.
"Si je n'avais pas bu..."
L'agression de Subramaniam Rasalingam, un agent de nettoyage de 51 ans, a lieu peu après. La vidéo montre Ahmed Konkobo donnant un violent coup de pied à la victime attendant le RER en bout de quai, les mains dans les poches.
"Je n'ai pas entendu le RER, je lui ai donné un coup de pied sans vouloir le pousser", a tenté d'expliquer l'accusé. "Je l'ai pris pour quelqu'un d'autre, je l'ai pris pour la première victime". L'accusé avait consommé de la bière dans les heures précédentes. "Si je n'avais pas bu ce matin là, ce ne serait pas arrivé".
Suivi depuis 2005 après avoir été diagnostiqué schizophrène, Ahmed Konkobo, 31 ans, a fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. Il avait interrompu son traitement quelques mois avant les faits.
Dix jours avant le drame, sa mère avait demandé au psychiatre qui suivait son fils de l'interner mais le médecin avait refusé l'hospitalisation. Il sera entendu mercredi après-midi.