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Police-Justice

Procès de Nordahl Lelandais: une mort instantanée de Maëlys jugée "improbable" par l'expertise

Représentation de Nordahl Lelandais lors de son procès.

Représentation de Nordahl Lelandais lors de son procès. - Dessin de Benoît Peyrucq

Appelé à se prononcer lors de l'audience de jeudi sur les circonstances de la mort de Maëlys, le docteur Michel Mazevet a estimé qu'un "décès immédiat" de la petite victime était "très peu probable". Il s'exprimait dans le cadre du procès intenté à Nordahl Lelandais pour le meurtre de l'enfant devant la cour d'assises de l'Isère à Grenoble.

La petite Maëlys a pu survivre dans un premier temps après avoir reçu plusieurs coups très violents portés par Nordahl Lelandais même si son pouls n'était plus perceptible, a estimé jeudi un expert légiste au procès de l'ancien militaire, tenu devant la cour d'assises de l'Isère à Grenoble.

"L'hypothèse d'un décès immédiat me paraît très peu probable", a dit le docteur Michel Mazevet, relatant par visioconférence comment le corps de la fillette, réduit à l'état de squelette partiel, a été récupéré, six mois après les faits, à l'intérieur d'une "cavité" dans une forêt en Chartreuse, et autopsié.

Un "délai de survie" éventuel "impossible à quantifier"

L'expert a longuement détaillé, photos à l'appui, la reconstitution des faits opérée en présence de l'accusé un an après la disparition de la fillette de huit ans lors d'un mariage en Isère. Nordahl Lelandais, qui dit l'avoir tuée "involontairement", a dans un premier temps affirmé avoir porté un seul coup de poing circulaire très violent à l'enfant, assise à sa droite dans la voiture, avant de se raviser et de parler de plusieurs coups.

Il a également déclaré avoir pris le pouls de la fillette après un intervalle, sans rien percevoir et n'avoir pas tenté de la réanimer. Selon le docteur Mazevet, ces affirmations sont compatibles avec les données relevées lors de l'autopsie, qui a établi que la petite fille a subi une fracture au niveau des os propres du nez et deux à une mandibule.

Elle a pu succomber aux lésions neurologiques provoquées par ces coups, a-t-il estimé. En revanche, une hémorragie ou une obstruction des voies respiratoires lui apparaissent comme des hypothèses moins plausibles. "On ne peut donc pas exclure que Maëlys soit décédée 30 ou 40 mn plus tard ?", l'interroge le procureur général Jacques Dallest. "On ne peut pas l'exclure", répond l'expert. Ce "délai de survie" est toutefois difficile à "quantifier", selon lui.

La question des violences sexuelles ne sera pas tranchée

Il est "tout a fait possible" que Lelandais, tentant de prendre le pouls carotidien de la fillette après voir constaté qu'elle était inconsciente, n'ait pas réussi à le percevoir en raison de la "chute tensionnelle très importante" qu'elle connaissait à ce moment, relève-t-il encore.

Interrogé sur le degré de "souffrance physique" que Maëlys avait pu ressentir à ce moment, il a déclaré ne pas être en mesure de l'apprécier "car il peut y avoir une perte de connaissance". Les "trois fractures osseuses", en revanche sont "douloureuses" si l'enfant était consciente, a-t-il souligné. Quant à d'éventuelles violences sexuelles qu'aurait pu subir l'enfant, il a souligné que l'état très dégradé du corps ne permettait pas "d'affirmer ni d'infirmer la survenue de ce type de violence".

R.V. avec AFP avec AFP