Procès de Gérard Depardieu: Fanny Ardant assure ne "jamais avoir assisté à un geste choquant"

L'actrice a témoigné ce mercredi 26 mars, au troisième jour du procès de l'acteur pour "agressions sexuelles" devant le tribunal judiciaire de Paris.

Elle est l'un de ses rares soutiens. Au troisième jour du procès de Gérard Depardieu, Fanny Ardant, actrice au casting du film Les Volets verts, a assuré ne "jamais avoir assisté à un geste" de l'acteur qu'elle aurait trouvé "choquant", à la barre du tribunal judiciaire de Paris.

"Je sais qu’on est ici pour chercher la vérité. La vérité est la chose la plus difficile à obtenir. Il n’y a jamais qu’une seule vérité. C’est comme l’ombre qui change en fonction de la lumière", a déclaré l’actrice, invitée à témoigner à la barre.

"Gérard, il a toujours tout donné comme un volcan"

Fanny Ardant, qui se dit "amie de Gérard", connaît l’acteur "depuis 30 ans". "Je peux parler pour lui devant cette cour qui est là pour le juger", a-t-elle poursuivi. "Je sais que Gérard aime ce métier. Il aime ce métier. Il aime le théâtre. Il aime se jeter dans l’aventure…"

Elle a reconnu à cet ami de 30 ans "sa grande gueule". "Oui, Gérard dit des grossièretés. Oui, il aime faire l’idiot sur un tournage", reconnait l’actrice qui lui a donné la réplique dans Les Volets verts.

"Ce métier d’être acteur, actrice, chanteur, musicien, peintre, il faut donner toute sa vie pour ça. Et Gérard, il a toujours tout donné comme un volcan. Avec le bien, avec le mal, avec le pire, avec le meilleur", a ajouté l'actrice.

"Le monde a changé", a affirmé Fanny Ardant. "La société a changé, les repères ne sont les mêmes", a-t-elle ajouté. "Il y a des choses qu'on tolérait qui ne sont plus tolérables."

Selon elle, "beaucoup n'ont pas eu envie de venir défendre Gérard" par "peur". La "peur de perdre leur métier. La peur de ne plus faire de film", a assuré l'actrice. "La peur ne dot pas être une façon de faire obéir les citoyens."

"Moi, je crois à l'amitié et à l'amour"

Fanny Ardant a voulu être présente pour défendre cet ami Gérard. "J'ai dit que si je ne venais pas défendre mon ami, je me reprocherais toute ma vie de ma lâcheté". L'actrice s'est interrogée face à la cour. "Surtout au profit de quoi? Moi, je crois à l'amitié et à l'amour."

Cette description emprunte d'amour n'a pas berné le président qui a rappelé à l'actrice que Gérard Depardieu est accusé d'agressions sexuelles par deux plaignantes. "Je n'ai jamais assisté à un geste que j'aurais trouvé choquant", affirme Fanny Ardant.

"Gérard est quelqu'un à qui on peut dire de se taire. Moi-même je suis une femme. J'ai connu des choses comme ça. J'ai aussi balancé des claques", a-t-elle confié.

C.L. avec AFP