Prisons: un nouveau projet d'accord présenté aux syndicats

Des surveillants pénitentiaires en grève, le 24 janvier 2018 à la prison des Baumettes à Marseille. - Boris Horvat - AFP
Le ministère de la Justice doit présenter ce jeudi aux syndicats pénitentiaires un nouveau "projet d'accord" pour mettre fin au mouvement des surveillants entré dans son onzième jour, alors qu'un détenu a déposé un premier recours en justice.
Selon nos informations, la garde des Sceaux Nicole Belloubet recevra les syndicats un par un en fin de matinée: l'Ufap-Unsa (majoritaire), FO Pénitentiaire et UGSP-CGT.
La Chancellerie a confirmé la tenue de "rencontres bilatérales dans la matinée" pour présenter "un projet d'accord", sans en dévoiler le contenu. La veille, des discussions bilatérales avec le ministère de la Justice se sont tenues sans aboutir, selon la CGT et l'Ufap-Unsa.
"Le ministère devrait nous présenter une dernière proposition", a assuré Jean-François Forget, secrétaire général de l'Ufap-Unsa. "Cette proposition devrait être le fruit de toutes les discussions menées depuis plusieurs jours", a abondé Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT pénitentiaire.
Le changement de statut, "ligne rouge" pour FO
"Le ministère a mis une enveloppe de 30 millions d'euros sur la table: il y a des progrès sur certains points sécuritaires, sur certaines primes, mais il n'est pour le moment pas question de changer les statuts", a affirmé à l'AFP une autre source syndicale.
Le secrétaire général de FO-Pénitentiaire, Emmanuel Baudin, a prévenu jeudi matin que la question statutaire - le passage de la catégorie C à B dans la fonction publique pour les surveillants - restait "une ligne rouge" pour son syndicat.
"Nous sommes des techniciens de l'humain. On nous demande d'être pompiers, infirmiers, psychologues, assistants sociaux, de faire du renseignement… On gère de grosses problématiques et notre travail doit être reconnu", expliquait mercredi à BFMTV.com Yoan Karar, secrétaire général-adjoint de FO Pénitentiaire.
Le mouvement des gardiens de prison, lancé après l'agression de surveillants par un détenu jihadiste à Vendin-le-Viel (Pas-de-Calais) s'est amplifié à la suite d'une série d'agressions et de négociations infructueuses.
Après le rejet d'un premier projet d'accord dont la garde des Sceaux s'est dans un premier temps bornée à prendre acte, le mouvement s'est durci, certains syndicats comme la CGT allant même jusqu'à demander une "médiation" pour remplacer une "ministre disqualifiée".