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Police-Justice

Premier jour du procès d'un retraité accusé de tortures sur sa femme

Pour Colette, le calvaire a commencé dès sa rencontre avec René, en 1969 à Paris.

Pour Colette, le calvaire a commencé dès sa rencontre avec René, en 1969 à Paris. - -

Coups, sévices sexuels: pour la victime, les conséquences sont irréversibles. Colette n'est parvenue à quitter son mari qu'en 2002, après plus de 30 ans de vie commune.

C'est le procès de l'horreur conjugale. Un retraité de 71 ans comparaît à partir de ce lundi devant les assises des Bouches-du-Rhône pour tortures et actes de barbaries sur son ex-épouse. Celle-ci a vécu trente ans de "violences et d'humiliations", comme elle l'a raconté aux enquêteurs.

Pour Colette, qui a témoigné de sa terrible expérience devant les caméras de BFMTV, le calvaire a commencé dès sa rencontre avec René, en 1969 à Paris. Des violences aux conséquences irréversibles: perte de dents, ablation des muscles du bras, cécité de l'oeil gauche, mutilation du sexe, atrophie d'une lèvre et déformation nasale. Aux enquêteurs, elle a décrit un pervers excessivement jaloux, qui la "maintenait sous sa coupe par manipulation psychologique".

Il invoque des accidents domestiques

Colette a mis longtemps avant de pouvoir fuir: durant les premières années, elle a tenté de s'échapper par deux fois, sans y parvenir. Elle a aussi tenté de se suicider à deux reprises. Elle s'est finalement libérée de l'emprise de son mari en 2002, et a obtenu le divorce trois ans plus tard.

René S., un ancien enseignant, n'aura cependant pas à répondre de la totalité des sévices dont l'accuse son ex-femme. Car Colette n'a osé porter plainte qu'en 2009: la prescription étant de 10 ans, il ne sera jugé que sur les faits commis entre juin 1999 et juillet 2002.

Mis en examen pour "torture et actes de barbarie ayant entraîné une infirmité permanente", l'homme nie les faits et invoque des "accidents domestiques" et la volonté de vengeance "sans limite" de son ex-femme, indique l'avocat de Colette, Me Laurent Epailly. Durant l'enquête, il n'a cessé de sollicité des contre-expertises et de critiquer les témoins qui le mettaient en cause.

Coups de poing et de nerf de boeuf

Pourtant, les huit expertises médicales pratiquées sont sans appel: toutes les plaies sont d'origine traumatiques et susceptibles de correspondre à des coups de poing, des coups de nerf de boeuf et d'autres objets contondants.

La fille aînée du couple a également indiqué aux enquêteurs qu'elle avait assisté à des violences, et été elle-même victime d'un viol de la part de son père. La fille cadette, en revanche, a pris la défense de son père, qu'elle décrit comme "un homme honnête, digne et bon". Les frères et soeurs de l'accusé devraient eux-aussi témoigner en sa faveur. Le procès doit durer trois jours.

M. T. avec AFP