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Police-Justice

30 ans de tourture pour Colette: "j'ai perdu un oeil à cause d'une gifle"

Colette, ici chez elle, attend beaucoup de la justice.

Colette, ici chez elle, attend beaucoup de la justice. - -

Après 30 ans de silence, à endurer coups et sévices sexuels, Colette a fini par porter plainte. Son ex-mari, aujourd'hui âgé de 71 ans, comparaît ce lundi pour des tortures et des actes de barbarie infligés à sa femme. Elle témoigne sur BFMTV.

Il lui aura fallu 30 ans pour enfin oser dire stop à la violence de son mari. Colette a subi des coups, des brimades et des sévices sexuels pendant plus de trente ans. Ce lundi s'ouvre le procès de son ex-mari, qui doit répondre sur elle "d'actes de tortures et de barbarie". Des actes qui ont laissé à Colette des séquelles irréversibles.

"J'ai perdu (la vue d')un oeil à cause d'une gifle, j'ai perdu mes dents: j'ai un appareil complet en haut et il ne m'en reste plus que sept dents en bas", énumère cette femme menue au micro de BFMTV, dans le bureau de son avocat.

Les violences ont commencé peu après leur rencontre, en 1969. Elles se sont achevées en 2002, quand Colette est enfin parvenue à s'arracher à l'emprise de René. Une entreprise difficile. Elle a tenté par deux fois de s'échapper, au début de leur relation. Sans succès.

"Ni haine, ni vengeance"

"J'étais isolée. J'ai vécu 19 ans en Afrique, la plupart du temps en brousse, donc impossible de s'échapper. De toute manière, je ne pouvais pas m'échapper car je n'avais pas d'argent", explique-t-elle. Alors elle s'est résignée. Elle a également fait deux tentatives de suicide.

Ce procès, elle ne le veut "ni par vengeance, ni par haine, ni pour de l'argent". Elle désire seulement "la reconnaissance de la justice." Et espère aussi envoyer ainsi un message à toutes les femmes victimes de violences conjugales, leur conseillant de ne pas attendre, de porter plainte aux premiers coups.

Elle a attendu 2009 pour le faire. Conséquence, la plupart des faits sont prescrits et son ex-mari ne sera jugé que sur les faits commis entre juin 1999 et juillet 2002.

M. T. avec Antoine Heulard