Pourquoi les prisons françaises s'embrasent-elles?

Le centre pénitentiaire Châteaudun (Eure-et-Loir) sont montés sur le toit et ont dégradé le bâtiment - -
Après la mutinerie de la maison d'arrêt de Blois où une soixantaine de détenus ont dégradé la prison avant d'être maîtrisés lundi, le centre pénitentiaire de Châteaudun a également connu des troubles avec le soulèvement d'une vingtaine de personnes qui ont dégradé le toit du bâtiment.
Les incidents de ce genre ne sont pas rares, mercredi dernier, Sadik Jdaidia détenu à la prison d'Ensisheim, a pris en otage une surveillante. Il ne s'est rendu qu'au bout de 13 heures de négociations, menaçant la jeune femme avec un couteau artisanal.
Des conditions de vie inacceptables selon les détenus
A Blois, c'est la découverte d'un prisonnier, mort d'une rupture d'anévrisme selon les médecins, qui a provoqué la rébellion. A Bourg-en-Bresse, c'est l'interdiction, pour les détenus, de porter un short même en cas de fortes chaleurs qui a déchainé les prisonniers.
Beaucoup dénoncent des conditions de vie inacceptables. "On n'a le droit qu'à une douche le matin, à une heure précise. Beaucoup ne se lavent pas. Les poubelles s'entassent dans nos cellules, c'est très sale", affirme un détenu de Châteaudun qui regrette aussi la durée de la sortie dans la cour limitée à une heure par jour.
"C'est l'équivalent d'un hôtel Formule 1"
De son côté le syndicat de gardien se défend, "vous avez, par aile, douze cellules et les douches ouvertes toute la journée. A l'intérieur des cellules il y a les toilettes, un lavabo avec eau chaude et eau froide. C'est l'équivalent du Formule 1". Les conditions de détention ne sont pas les mêmes entre les prisons, mais souvent la surpopulation carcérale augmente les risques de rébellion.
Même si les avis divergent, détenus et syndicats s'accordent sur un point: la réforme pénale. Ils attendent avec impatience le projet de loi proposé par Christiane Taubira. La Garde des Sceaux souhaite augmenter le nombre de libérations anticipées, notamment pour les peines de moins de cinq ans, et envisage de limiter les peines de prison comme un dernier recours.