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Police-Justice

Pour la première fois, la police va recenser les cas de violences policières

C'est la première fois que la police va établir ce genre de statistiques.

C'est la première fois que la police va établir ce genre de statistiques. - Jean-François Monier - AFP

A la suite des violences observées pendant les manifestations contre la loi Travail, l'Igpn a décidé de réagir. Elle va enregistrer tous les cas suspects violences policières.

C'est une première pour la police française. L'Inspection Générale de la Police Nationale (Igpn) va recenser elle-même les cas de violences policières pour produire des statistiques nationales sur le sujet. Selon Le Monde, qui révèle l'information, l'idée a été émise le 1er avril, quelques jours après les affaires révélées pendant les manifestations contre la loi Travail.

"Etablir de la transparence"

Le but affiché de l'Igpn et de faire preuve de plus de transparence. Pour autant, l'Igpn compte bien utiliser cet outil en sa faveur. L'un des objectifs est ainsi de "combattre l'idée trop généralement reçue que les blessures sérieuses ou graves, voire les décès, sont synonymes d'illégitimité de l'usage de la force ou des armes".

Pour atteindre cet objectif, la police des polices va s'appuyer sur un formulaire que les fonctionnaires de police devront remplir "dès qu’ils seront en possession d’une incapacité totale de travail, supérieure ou égale à vingt jours, soit à la suite d’une plainte (…) soit à la suite de l’ouverture d’une enquête de police". Le formulaire, une fois rempli, sera directement transmis à l'Igpn qui décidera de la suite à donner à l'affaire.

Un rapport accablant

L'annonce de cet outil statistique n'arrive pas par hasard. Les violences policières ont fait l'objet d'une grande attention pendant les manifestations contre la loi Travail. Par ailleurs, un rapport publié par l'ONG Acat a mis en lumière le problème majeur que représentent ces comportements.

Il pointe l'opacité des services de police quand il s'agit des violences policières, et affirme qu'"aucune statistique, aucun chiffre n'est rendu public sur l'utilisation des armes ou sur le nombre de personnes blessées lors d'opérations de police".

Paul Aveline