Piotr Pavlenski interrogé par la juge d'instruction dans l'affaire de la rixe du 31 décembre

Déjà mis en examen dans l'affaire des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, Piotr Pavlenski est ce mardi entendu par la juge dans l'enquête sur les violences de la soirée du 31 décembre au cours de laquelle l'activiste russe est soupçonné d'avoir blessé deux personnes avec un couteau.

Le 15 février dernier, Piotr Pavlenski était interpellé devant un hôtel du XVIe arrondissement de Paris. Pendant quelques heures, l'activiste russe, dont le nom apparaît depuis la veille à la une de tous les médias après la publication des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, est placé en garde à vue pour une toute autre affaire. Depuis le 2 janvier, il est en effet recherché par les policiers français dans le cadre d'une enquête sur des faits de violences qui se sont produits dans la nuit du 31 décembre.

Le soir du réveillon, Piotr Pavelski accompagné d'Alexandra de Taddeo sont chez Juan Branco qui organise une soirée dans un appartement parisien du VIe arrondissement. Beaucoup de monde est présent. "Je pense qu’il était 3h30, on était dans la cuisine, se rappelle pour BFMTV l'activiste russe. Beaucoup de gens avaient 25-30 ans, des jeunes hommes, des jeunes femmes. Une personne était plus vieille, il avait un comportement différent. On a commencé à parler, il était bizarre."

Les deux hommes discutent dans la cuisine et rapidement le ton monte après une "insulte" lancée par l'interlocuteur de Pavlenski: "Je dis que je vais aux toilettes, il me dit 'vas y dégage'. Je lui dis: 'tu m'as dit quoi?' C’est pas une bonne blague, c’est une insulte. Il y a eu des coups de poing. Il y a des gens qui s’en sont mêlés. Il me provoquait, il m’agressait, je lui ai répondu et les gens s’en prenaient à moi."

"Il a un couteau"

Une femme insulte Alexandra de Taddeao, selon le récit de Piotr Pavlenski, qui prend la défense de sa compagne. Puis dans ce chaos généralisé, les choses s'enveniment un peu plus encore entre le Russe et l'homme avec qui il est en désaccord. "Quelqu’un vient dans la cuisine, poursuit Piotr Pavlenski. Il me dit: 'pourquoi tu tapais mon ami? tu tapais mon ami? pourquoi tu tapais les gens?'. Je le voyais cacher une bouteille dans son dos." Puis, selon lui, le coup part, l'homme fracasse la bouteille sur le crâne du Russe. 

"Je me mets en colère, j’ai essayé d’attraper cette personne (....) J’ai juste pris un couteau, je leur ai dit 'ne vous en prenez pas à moi'", détaille-t-il encore, assurant alors n'avoir donné aucun coup de couteau.

L'homme en question a une toute autre version. Il reconnaît avoir eu une discussion avec Piotr Pavlenski au cours de laquelle ils ont eu un "désaccord". "Moi je pense que j'étais un petit peu moqueur, mais c'était pas énorme (...), raconte l'homme aux enquêteurs. Très vite, il a voulu me taper, il a voulu m'envoyer un coup de poing au visage. (...) Tout a été assez vite, je n'ai pas voulu envenimer la situation, des personnes se sont interposées." L'homme confirme être sorti de la cuisine mais être revenu lorsqu'il a entendu des gens crier "il a un couteau".

"J'ai essayé de le ceinturer au niveau de la taille mais je n'ai pas réussi à bloquer ses coudes, poursuit le témoin. Il a envoyé son coup de couteau au niveau de ma tête qui était située derrière la sienne. J'ai pris la lame sur le côté gauche de mon visage. J'ai vu mon oeil gauche se voilait, c'était le sang qu'il coulait."

Nouvelle mise en examen?

Les pompiers sont appelés sur place. L'homme est emmené à l'hôpital, il présente une plaie de 5 centimètres environ au niveau du front, et une plaie à la joue de 3 centimètres. Au total, ses blessures nécessitent 13 points de suture. Piotr Pavlenski lui assure avoir vu l'homme tomber sur des tessons de bouteilles pendant la rixe.

C'est sur ces faits que l'activiste russe va être entendu par la juge dans le cadre d'un interrogatoire de première comparution. Piotr Pavlenski risque une nouvelle mise en examen, après celle pour atteinte à l'intimité de la vie privée, entre autre, dans le cadre de l'affaire des vidéos intimes de Benjamin Griveaux. Le parquet a déjà requis son placement en détention provisoire.

Alexandra Gonzalez avec Justine Chevalier