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Pavés lancés sur des CRS, barricades... De violents affrontements à Aurillac en marge du festival de théâtre de rue

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300 personnes se sont rassemblées dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 août, en marge du premier jour du festival de rue d'Aurillac. Des émeutes et des heurts avec les forces de l'ordre ont alors éclaté.

Des heurts et des violents affrontements entre un groupe et les forces de l'ordre ont éclaté ce mercredi 20 août à Aurillac (Cantal), en marge du très populaire festival international de théâtre de rue de la ville, a appris BFMTV de sources policières.

La tension est montée après l'arrestation d'un individu ayant tagué la devanture d'une banque, selon les témoignages recueillis sur place par un correspondant de l'AFP. La préfecture du Cantal évoque une "interpellation en flagrant délit".

300 personnes rassemblées

Aux alentours de 23h30, 300 personnes se sont rassemblées en marge du premier jour de la manifestation culturelle. Ils ont par la suite descellé des pavés de la ville et les ont jetés sur les forces de l'ordre présentes. Selon nos informations, il y avait des policiers municipaux, mais aussi des gendarmes et des CRS.

Quelques policiers ont été légèrement blessés. Des barricades ont été détruites, des bâtiments ont été tagués et des feux de poubelles ont également été allumés. Plusieurs enseignes ont vu leur devanture brisée. La préfecture indique qu'une dizaine de vitrines de commerces ont été dégradées tout comme du mobilier urbain.

Les heurts ont duré plusieurs heures: une centaine de personnes était encore dans les rues vers 2h40, jusqu'à ce qu'elles soient calmement dispersées. Le dispositif des forces de l'ordre a été levé vers 3h10.

En prévention de la suite de la 38e édition du festival, des effectifs supplémentaires ont été engagés.

Un centre-ville "défiguré" et une ville "souillée"

Le sénateur du Cantal, Stéphane Sautarel (LR), a dénoncé sur les réseaux sociaux une "guérilla urbaine et de l'anarchie". "Aurillac a en effet connu une nuit d’émeute urbaine qu’on croyait réservée à d’autres!", écrit-il, évoquant un centre-ville "défiguré" et une ville "souillée".

La préfecture du Cantal s'est elle aussi exprimée, condamnant "avec la plus grande fermeté les violences". Aucun bilan sur de possibles interpellations n'a encore été communiqué.

"On ne peut pas laisser ces black blocs aux discours anarchistes casser notre ville et notre festival", a déclaré quant à lui le maire PS d'Aurillac Pierre Mathonier à l'AFP.

Le festival international de théâtre de rue d'Aurillac est devenu un rendez-vous incontournable de l'été depuis sa création il y a plus de 40 ans. Il accueille 3.000 artistes et environ 180.000 visiteurs jusqu'au 23 août.

En 2023, en marge du festival et à l'issue d'une manifestation de soutien à une femme poursuivie en justice pour "exhibition sexuelle" après s'être promenée seins nus, des dégradations avaient été commises par des manifestants. Des drapeaux français avaient été décrochés, des individus s'étaient introduits dans le tribunal et avaient dégradé la salle des pas perdus. Un début d'incendie avait été rapidement circonscrit.

Alors garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti s'était rendu sur place et avait estimé à 250.000 euros les dégradations commises.

Mathilde Lemaire, avec Juliette Moreau Alvarez et AFP